Album Magique d'Isapierre, Episode No 37 : Le Coquelutin, un ami de la Nature qui m'a remplit de Joie...

Magie No 37 - Le Coquelutin, un ami de la Nature qui m’a remplit de Joie…

Fécamps – Samedi 02 juin 2007 – La troisième semaine de formation aux massages ayurvédiques est en train de se terminer, et ce matin elle a été très violente pour beaucoup. Nous avons dû apprendre à nous exposer complètement nus devant les autres et si physiquement cela ne pose que quelques problèmes de pudeur à beaucoup, c’est sur le plan intérieur que les plus grands changements s’amorcent.

Plusieurs femmes prennent conscience de leur emprisonnement au sein de leur couple au point que deux d’entre elles enclencheront un divorce juste après. Pendant nos rares heures de repos, certaines se confient à moi mais les réponses que je leurs donne ne les rassurent en rien, bien au contraire. Elles pensent devoir se tourner vers la thérapie mais vers une thérapie qui ne les secoue pas, où tout est calme, tranquille, lumineux, amoureux presque. Mon langage diffère complètement, pour moi, il faut d’abord traverser le cyclone et se placer en son centre, là où le calme règne. Croire que l'on peut évacuer des années de douleurs sans aucun effort est une escroquerie mentale, je n'y crois pas, je refuse les conversations à l'eau de rose et je me fais mal voir parce que je suis un briseur de rêves.

Cette formation est très dure autant physiquement que moralement. La mémoire cellulaire de chacun se réveille après un très long sommeil aussi bien quand on reçoit un massage sur son propre corps que quand on donne un massage, activité où l’ego essaye de s’immiscer en force. Des conflits intérieurs apparaissent ou plutôt réapparaissent et les larmes coulent souvent. Joies et tristesses alternent plusieurs fois dans la même journée et les récessions dans des mémoires cachées sont fréquentes. Bien sûr, les réactions diffèrent grandement d’une personne à l’autre en fonction de la sensibilité de chacun.

Hier soir, j’ai préféré rester dans ma chambre tandis que le groupe sortait dîner dans un restaurant au bord de mer. Mon compagnon de chambrée a eu la gentillesse de me raconter ce qui s’y était passé. Je suis devenu le centre de tous leurs malheurs et pour plusieurs femmes, si elles terminent cette semaine dans un état de mal-être évident, çà ne peut être qu’à cause de moi. A les croire, je suis quelque'un de mauvais qui ne sait que rendre les autres malheureux... Mais moi, je ne triche pas, je ne ferme pas mes yeux, et j'entends.

Je me suis levé de bonne heure et en attendant le premier cours qui a lieu à 7 heures du matin, je me promène dans le parc. Dans un massif de fleurs, je découvre un coquelicot qui est en train de sortir de sa coquille et que je trouve très drôle. Avec tendresse, je l’ai baptisé "coquelutin"…

En me souriant, il m’a donné le courage dont j’avais tant besoin pour continuer quand même malgré le découragement dû aux attaques dont je fais l'objet. Il m’a très agréablement interpellé sur l'importance pour chacun de sortir de son cocon et de ne pas craindre de s’exhiber, comme lui, aux vents et aux intempéries, mais surtout à la vindicte des autres… Cet après-midi, à quatorze heures, commence la quatrième et dernière semaine de formation.