26 - Le Sang Féminin...

Depuis la nuit des temps le sang a toujours été intimement lié aux images de la mort et de la vie.

C’est la vie qui s’écoule avec le sang : une blessure sur un être humain ou sur un animal, implique un risque mortel et cette mort sanglante, qu’elle soit liée à l’accident, au meurtre, à la chasse ou à l’offrande sacrificielle, est l’objet de toutes les frayeurs. Le sang ne laisse jamais indifférent : il terrorise, fascine, répugne, émeut.

Le Sang Féminin, Notre Différence...

Le sang des femmes est plus particulièrement chargé d’affects, de craintes, de tabous. Toute la vie d’une femme est ponctuée d’étapes liées au sang : premières règles et rites de passage de l’adolescence à l’âge adulte, régularité du cycle menstruel, anathème pour raison d’impureté et parfois mise à l’écart de la communauté, défloration et rites de possession, rites de fécondité, grossesse, accouchement, risque d’hémorragie postnatale, quarantaine de purification, ménopause, sang absent, stérilité ;

La nature fait de la femme la dépositaire de l’espèce. C’est par le sang que la femme peut devenir porteuse de vie ; ce sang menstruel, qui revient à intervalles réguliers, en corrélation avec le cycle lunaire et qui s’arrête de couler pendant la gestation est perçu comme nécessaire à la survie du foetus : être " grosse " a été pendant des siècles un état normal pour les femmes, auquel elles ne cherchaient nullement à se soustraire. Une femme mariée se devait d’être enceinte ou mère allaitante. Continuer de "voir ses fleurs " après quelques mois de mariage pouvait laisser craindre une stérilité déshonorante.

Pour certaines sociétés, la persistance des règles, chez une femme mariée, est encore vécue comme un signe d’impureté, puisque c’est la preuve momentanée de l’échec de la fécondation.

C’est aussi dans le sang que l’être humain naît : il faut rappeler que l’accouchement s’accompagne d’une perte significative de sang (300ml environ) et que cette hémorragie, autrefois, était souvent associée à la mort de la mère et de l’enfant. De nos jours, à travers le monde, 600 000 femmes meurent encore chaque année, au fil de leur grossesse lors de leur accouchement, ou lors d’avortements, des suites d’hémorragie, de septicémie, d’éclampsie, d’anémie, et toutes ces pathologies demeurent liées au sang ;

Le Pur et l’Impur, Mythes et Légendes du Sang Féminin...

Le sang a toujours joué un rôle primordial dans les représentations religieuses des humains : il est l’élément principal lors des offrandes sacrificielles, mais que ce soit une victime humaine ou animale, son sang répandu et offert aux Dieux est un sang pur et sacré. Le sang du Christ immolé comme agneau de Dieu devient le vin de la communion des fidèles, le sang des martyres est vénéré et réputé miraculeux ; la circoncision, l’excision, les scarifications sont des blessures de sang en signe d’alliance, de purification ou de mortification ; les tabous alimentaires liés à la consommation du sang des animaux impliquent des rites d’abattage permettant de vider toute chair de son sang ; ce sang dans lequel, d’après la Bible et le Coran, réside l’âme.

A contrario, le sang des femmes, celui des menstrues et de l’accouchement, est décrété impur. Dans toutes les religions il fait l’objet de nombreux tabous sexuels et sociaux. On trouve aussi ce puissant symbole du mystère de la fécondation, lié à l’impureté féminine, dans les mythes, contes, légendes, qui donnent au sang une place importante, demeurant, par les femmes, associé aux symboles de vie, de mort, mais aussi aux premières règles, à la virginité, à la défloration, à la maternité.

Euripide raconte que la déesse Aphrodite se portant au secours de son fils Enée, reçoit une blessure à la main, son sang sacré jaillit et chacun est terrorisé de voir couler l ’ "Ichor " le sang des Dieux ; accablée de douleur, elle s’enfuit jusqu’au sommet de l’Olympe " son beau corps devenu noir ". La Déesse, pour sauver son fils mortel, à risqué, non pas la mort, mais la perte d’un peu de son sang d’immortelle. Ce sang divin qui, selon la mythologie grecque, pouvait donner la vie ou tuer.

Il y a donc une dichotomie entre le sang dangereux et bienfaisant, néfaste et faste, impur (noir) et pur (rouge), sacré et profane.

La Walkyrie Brunehilde, la vierge céleste du panthéon germanique, s’enfuit du Walhalla pour aller vivre sur terre, sans la permission du grand Dieu Wotan ; celui-ci pour la punir la pique avec son épée magique, l’endort et l’enferme dans un château entouré de flammes, jusqu’à ce qu’un héros, Siegfried, vienne la délivrer et la ramener à la vie.

On retrouve cette même légende dans le conte la Belle au bois dormant : victime d’une malédiction, une jeune fille, à l’âge de treize ans, se pique le doigt, et s’endort pour cent ans, seul l’amour d’un homme pourra la réveiller.

Dans La gardeuse d’oies de Grimm, une mère donne à sa fille un mouchoir imbibé de trois gouttes de son sang ; ce talisman censé protéger l’enfant se montre très efficace jusqu’à ce qu’il tombe dans l’eau et disparaisse, et aussitôt la jeune fille devient faible et sans défense.

Ces trois légendes font référence au premier sang, celui des règles, qui marque, chez une jeune fille, le passage de l’enfance à l’âge adulte. Seul un homme, en la fécondant, aura le pouvoir d’arrêter ce sang.

Dans Blanche Neige, une jeune femme désirant un enfant se pique avec une rose, elle laisse tomber trois gouttes de sang sur la neige et émet un vœu : Si seulement j’avais un enfant aussi blanc que la neige, aussi rose que le sang, aussi noir que le bois de ma fenêtre ! !. On trouve ici réunies les références symboliques au sang blanc, le lait, voire le sperme, au sang rose qui n’est que du sang rouge inachevé, immature, et au sang noir impur, lié sans raison au bois de la fenêtre...

De nombreux peuples distinguent le bon sang rouge celui offert aux dieux, celui dans lequel palpite la vie, du mauvais sang noir celui des ecchymoses, des menstrues, des flaques qui coagulent.

Un exemple de ce sang impur et maudit, se trouve dans le conte Barbe Bleue, dans lequel la jeune épousée, curieuse, vole une clé, pénètre dans une pièce interdite, et découvre les cadavres sanglants des épouses précédentes ; laissant tomber sa clé dans une mare de sang, elle ne parviendra pas à effacer cette souillure. On voit ici la punition infligée, par une tache indélébile, pour avoir enfreint un interdit, en l’occurrence une curiosité liée à la sexualité et à la défloration.

Le Sang Menstruel, Terrifiant Mystère...

Dans toutes les sociétés, toutes les religions, le sang menstruel est lié à des tabous, des interdits, des malédictions : il semblerait que l’homme (le mâle) se soit senti en danger devant ce sang qui s’écoule de la femme réglée ou post parturiente ; un membre du groupe qui perd son sang s’affaiblit et c’est toute la communauté qui risque de s’affaiblir.

Cette terreur primaire (et non primitive) pourrait expliquer en partie, les malédictions sociales et religieuses envers les femmes, leur " vulnérabilité ", leur " impureté ", leur mise à l’écart du groupe, par une exclusion cyclique (règles) et une quarantaine (post accouchements) ; C’est l’origine des maisons "de menstruantes", dans lesquelles, un peu partout dans le monde, les femmes réglées ou parturientes sont mises à l’écart. Cela pourrait éclaircir l’origine des harems et des gynécées.

De là à y voir la Source de toutes Nos Exclusions...

L’angoisse devant le sang menstruel a incité les hommes à le diaboliser : dans presque toutes les sociétés, toutes les civilisations, de tous temps, on trouve d’innombrables tabous liés aux propriétés malfaisantes du sang menstruel.
- Les rites primitifs, la Bible, le Coran imposent un tabou absolu des relations sexuelles, l’interdiction de la promiscuité et la mise à l’écart durant la période des règles.
- Au Moyen Age on croit que l’enfant engendré pendant les règles sera roux, qu’il risquera d’attraper la rougeole ou la variole car son organisme aura été contaminé par le sang menstruel ;
- Albert le Grand, médecin du Moyen Age, affirme qu’à la ménopause, la femme est extrêmement dangereuse car les superfluités qui ne sont plus éliminées par les règles sont intégralement transmises par le regard : il parle de vieilles femmes qui, par leur regard infecté, communiquent leur venin aux petits enfants dans le berceau. Une autre croyance fait état du risque de contracter la lèpre au cours d’un rapport avec une femme menstruée.

On accuse en outre la Femme Réglée :

- D’être impure et dangereuse !
- De corrompre la viande, de faire tourner le lait et les sauces, de s’opposer à la fermentation panaire, de troubler le vin, de gâter les salaisons du beurre et des viandes, de faire noircir le sucre, de détruire le miel etc.. Les femmes indisposées sont éloignées des cuisines, des celliers, des raffineries, des ruches !
- Mais aussi de ternir les miroirs, de donner une odeur nauséabonde au cuivre, de faire rouiller le fer et d’émousser les tranchants ;
- De souiller le feu, la terre, et de troubler l’eau ;(eau qui peut cependant la purifier)
- De provoquer des risques d’accidents auprès des chasseurs et des pêcheurs (attraction du sang par le sang !)
- De brûler la végétation, de stériliser les champs et d’empêcher la végétation de pousser ;

Au Moyen Age, et plus tardivement, la femme ne laboure pas, ne sème pas, ne fauche pas, quand elle à ses règles. Son sang impur (noir) est moins fertile que celui (rouge), des soldats ennemis qui, au siècle dernier, abreuvait nos sillons !(La Marseillaise)

Ce qui est intéressant, c’est que le pire peut servir au meilleur : et on trouve quelques exemples d’utilisation du sang menstruel à des fins bénéfiques (ce qui confirme la terreur qu’il provoque) ! Plus un tabou est redoutable, plus passer outre est efficace - si on réussit !

Il s’agit bien là de la violation d’un tabou ;
- Frazer (le Rameau d’or, encyclopédie des croyances primitives) signale, en Ecosse, l’utilisation du sang menstruel pour protéger le bétail du mauvais œil ;
- En France, jusqu’au 17ème siècle le sang menstruel est préconisé pour éloigner les insectes des plantes et se garder des influences maléfiques du voisinage.
- En Côte d’or il a le pouvoir de guérir les furoncles ;
- En Anjou et dans le Beaujolais, on faisait circuler à travers les champs, jupes retroussées, des femmes indisposées, pour prôtéger les récoltes des chenilles !
- Déjà dans la Rome antique Pline, dans son histoire naturelle, signale des attitudes comparables. Si des femmes ayant leurs règles font, après s’être dénudées, le tour d’un champs de céréales, on voit tomber les chenilles, les vers, les scarabées et les autres insectes nuisibles.
- On note la même utilisation en Turquie, dans la région de Cappadoce pour éradiquer une invasion d’insectes, les cantharides ;

On assiste là à une récupération de la force négative du sang menstruel (sang noir) à des fins bénéfiques (par le mal !)

Dans de très rares exceptions ce sang menstruel (impur, tabou) est récupéré comme talisman (Taïnos au Japon, Indiens d’Amérique, Tinnés d’Alaska).

Le Sang des Vierges...

Le sang est intimement lié à la sexualité, par la violence que l’homme (mâle) utilisait dans les sociétés primitives pour conquérir les femmes : guerres, meurtres sanglants, rapts, viols ; mais aussi par la violence que l’homme a toujours infligé à cette blessure d’où il vient, le sexe féminin, par la défloration ! Ce sang versé par celle qui peut devenir la mère de ses enfants conférait à l’homme une responsabilité troublante, d’autant qu’il risquait d’aboutir, jadis, au dernier sang, fatal, celui des déchirements et des hémorragies dus à l’accouchement.

La sexualité, le plaisir, le sang, la vie et la mort sont intimement mêlés.

La défloration superpose les dangers parce qu’elle est un acte accompli pour la première fois, parce que cet acte est sanglant et parce qu’il met inévitablement en contact, avec le sang le plus mauvais, celui qui vient du ventre de la femme. Il semblerait qu’il y ait là une situation profondément dramatique.(J. P. Roux)

Selon la loi Babylonienne, une fois par an, toutes les jeunes vierges en âge de se marier étaient réunies dans un même lieu pour être vendues au plus offrant, l’acheteur, en les possédant charnellement, les déflorant, devenait leur époux ;

Mais on trouve dans d’autres civilisations, des exemples de défloration effectuées par le prêtre ou le chef : le droit de cuissage, ou Jus primae nocte, accompli par celui qui détient le pouvoir, qui porte les responsabilités est souvent un moindre mal pour échapper aux risques de contact avec un sang réputé impur et dangereux.

Hérodote signale aussi l’obligation pour les femmes de payer un tribut à la Déesse de l’amour, en se rendant au temple d’Aphrodite et en s’offrant à un inconnu. La virginité sacrifiée à un passant n’est pas rare, soit parce que l’on est indifférent à ce qui peut lui arriver, soit parce qu’on estime qu’il court un moindre risque, soit dans le cas d’un hôte à qui on offre sa jeune épouse, parce que cela lui confère un caractère sacré. Dans ces derniers cas, l’époux se décharge sur un autre, des terribles risques causés par ce sang impur…

A l’opposé, de nos jours, en Asie et en Afrique du Sud, des croyances criminelles, justifient le viol d’une jeune vierge ou d’un bébé, viol considéré comme sacrificiel et purificateur, dans le but de se guérir du SIDA. Une perversité abominable associe le sang de la défloration d’un être pur, non nubile, à un remède purifiant l’organisme de celui dont le sang a été infecté par des rapports sexuels avec une femme " souillée ".

Le désir de prendre une épouse vierge s’est pourtant imposé dans toutes les religions monothéistes. Le Deutéronome, en particulier, précise que la preuve de la virginité d’une fille est apportée par le drap des noces maculé lors de la défloration.

On trouve partout le rite de la défloration, comme pratique symbolique liée au mariage, (à l’union). Accomplis par l’époux, par la sacralisation du mariage religieux, ces premiers rapports sexuels avec une jeune vierge ont pour but de la sanctifier, ils sont à la fois une consécration et offrande de prémices. Nous sommes ainsi faits, nous les hommes : par jalousie, par amour de la vaine gloire, ou pour je ne sais quelle autre raison, nous aimons surtout ce dont personne d’autre n’a pu disposer et profiter avant nous et dont nous sommes les premiers et les seuls maîtres. (Pierre Chrysostome IVème siècle.)

L’Eglise n’a pas été la seule à développer l’idéal mystique de la virginité et l’idée que seul le mariage rendait possible aux vierges l’accès à la vie sexuelle.

Notre Sang Aujourd’hui, l’Inconscient Collectif...

De nos jours, que reste-t-il de ces croyances, de ces tabous afférents aux menstruations et à l’accouchement ? Qu’en est-il de cette malédiction qui nous a mises à l’écart, ponctuellement et socialement pendant des siècles ?

Si dans la plupart des religions, le tabou de l’impureté lié aux règles reste très présent, si le rite du sang virginal versé le soir des noces (et exposé parfois) est encore l’apanage de nombreuses sociétés religieuses (judaïques, chrétiennes, islamiques, hindoues ...), en revanche les implications symboliques, maléfiques du sang menstruel tendent à diminuer en Occident, en Europe et aux E.U., et particulièrement dans des groupes plus laïcisés .

La virginité perdue n’est, pour beaucoup de jeunes filles modernes, qu’une formalité leur permettant d’accéder à une liberté sexuelle en dehors du mariage. Le sang versé lors du premier rapport n’est plus autant chargé des symboles du don de soi pour les filles ni de la prise de possession définitive par les garçons. Les jeunes gens, et plus particulièrement les jeunes filles, désirant garder leur virginité jusqu’au mariage sont souvent issus de milieux sociaux dans lesquels les influences culturelles et religieuses sont encore très prégnantes.

Les femmes maîtrisant leur fécondité (pilule) maîtrisent aussi leur sang ; l’utilisation de moyens de protections pratiques et invisibles (mini serviettes, tampons) permet aux femmes d’être actives et à l’aise tous les jours du mois… La généralisation des douches et des salles de bains rend plus facile l’hygiène féminine. Les règles deviennent invisibles dans la communauté et intégrées comme naturelles par l’homme occidental moderne.

Le SIDA, maladie à laquelle hommes et femmes sont hélas confrontés à égalité, a apporté une nouvelle dimension non sexuée d’un sang maudit, impur, dangereux. Pour la première fois le sexe masculin est porteur lui aussi, d’une malédiction lié au sang et à la sexualité.

Que reste-t-il de l’Anathème contre le Sang des Femmes ?..

On rencontre encore quelque vieux réflexes machistes :
- Les femmes réglées sont accusées d’une supposée irritabilité : la fameuse hystérie féminine prend ici tout son sens ...et taxées d’une plus grande maladresse…
- On assiste, à des attitudes de gênes, des réserves pudiques ou des plaisanteries salaces au sujet des règles ;
- Beaucoup d’hommes avouent être dégoûtés par les menstrues et certaines femmes doivent encore cacher scrupuleusement toutes traces de ce sang " sale, nauséabond et impur "...

D’autre part, bien qu’ayant, il y a une quarantaine d’années, acquis le droit et, dans la foulée, le devoir d’assister à l’accouchement, les nouveaux pères se disent souvent traumatisés par le spectacle du sang qui accompagne la naissance. Il faut rappeler que pendant des siècles, le père n’était appelé par la matrone ou le médecin, auprès de l’accouchée, que lorsque la situation devenait critique et que la mère et l’enfant risquaient de mourir... baignant dans leur sang.

Mais on remarque aussi des habitudes domestiques liées à d’ancestrales interdictions inhérentes à l’impureté féminine :
- C’est l’homme qui découpe la viande, qui ouvre le vin...
- On trouve davantage de grands cuisiniers et de grands sommeliers parmi les hommes.
- Les bouchères sont à la caisse, les bouchers derrière l’étal.
- Les chasseurs et les marins continuent à ne pas vraiment apprécier les femmes en leur sein.
- La piscine et les bains sont parfois déconseillés, à éviter durant les périodes.
- Certaines femmes ne vont pas chez le coiffeur quand elles ont leurs règles : couleur et mise-en-plis ne tiennent pas paraît-il ( ?)
- Pour beaucoup d’entre nous, les relations sexuelles pendant les règles sont évitées (sinon taboues).
- L’accouchement demeure une affaire de femmes : le métier de sage-femme est très largement féminin.
- La ménopause reste une période souvent mal vécue par les femmes : ce sang qui disparaît signifie aux yeux de la société, leur stérilité, leur inutilité, la fin de leur vie de femme-mère-féconde.

Un curieux paradoxe fait que ce sang accusé de les rendre hystériques chaque mois, est censé leur causer, en disparaissant, de nombreux troubles physiques et psychologiques, (hystérie toujours...) ! !

Libérées, égales dans nos Différences !..

Mais dans l’ensemble, grâce à une meilleure appropriation de notre corps, la vulgarisation des connaissances biologiques et médicales, la maîtrise de notre fertilité, les progrès de l’obstétrique, ce sang féminin décrété impur qui nous distingue, d’un point de vue purement physiologique, des hommes, et qui leur a servi, pendant des siècles, de prétexte (un des prétextes) à nous marginaliser, nous exclure, nous inférioriser, semble pour nous, femmes libérées, ne plus avoir aucun fondement. Notre identité féminine ne doit plus se résumer à notre sang féminin : NON, la femme n’est plus réduite à un utérus gravide ou sanguinolent !

Débarrassée de tous les mythes et de tous les mysticismes de compensation qui nous ont isolées, nous devons inventer une nouvelle façon d’être femme, déflorée ou pas, avec ou sans compagnon sexuel, avec ou sans enfant, avec ou sans règles.

Mis à part notre contribution facultative à la reproduction, nous sommes presque « égaux en sang »

Bonne nouvelle !

Par Yanne de « Chiennesdegarde.com »



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