La Fleur Secrète…


Mon Amour, la fleur sacrée pour nous deux s'est entrouverte, mon Amour, mon bien-aimé, elle nous invite à la fête, à la fête suprême et bénie, à la fête où Dieu nous unit, à la fête du Jour retrouvé, où nos deux êtres se sont aimés.

Au plus profond de mon Cœur, à la pointe aiguë du Bonheur, au plus profond de la chair, tu es venue lever la pierre, la pierre où, depuis la création repose sans qu'on lui donne de nom, la joie suprême et ineffable, la joie divine incommensurable, la joie de dire qu'on est Dieu lorsqu'on se retrouve enfin deux.

Mon Amour, dans la création, sans que personne lui donne de nom, dans chaque homme, dans chaque femme, dans chaque être, dans chaque âme repose dans son nid sacré la fleur divine et consacrée.

Mais la fleur ne s'ouvre que le jour où vient enfin le divin Amour, où deux Cœurs battent au même rythme, où deux âmes respirent au même souffle, où deux corps, dans la joie de Dieu, partagent la terre et les cieux.

Quand deux âmes émerveillées enfin se sont retrouvées, se sont enfin reconnues et marchent ensemble vers le même but, alors de leurs êtres éperdus, de toutes leurs énergies tendues, ils partent, divins chercheurs, pour trouver le vrai Bonheur.

Le Bonheur, c'est la fleur sacrée, c'est la fleur que Dieu a donnée, dont le parfum a la saveur de l'ineffable Bonheur. Elle parfume ce que les hommes ont appelé de mots grossiers, elle sublime et transforme l'acte à la matière donné.

L'acte devient la messe mystique où le Christ se réveille enfin, l'acte devient la quête sublime où l'on partage le pain et le vin. Les Cœurs deviennent le pur calice où le vin devient le sang, où la chair se sublimise et exhale son encens.

L'hostie devient notre corps-même que nous donnons au Bien-aimé, nous vivons le moment suprême d'être unis pour l'éternité. La fleur secrète et sacrée grandit et ouvre ses pétales, en elle, ô Amour bien aimé, toute notre âme s'exhale.

Nos deux âmes deviennent la fleur et la fleur devient immense. Dans un ineffable Bonheur ; nous perdons la connaissance du monde physique de la matière car nous avons soulevé la pierre.

Nous sommes tous deux ne faisant qu'un, le Christ triomphant du tombeau, l'étoile qui se lève dans le ciel pour montrer à tous les mortels qu'ils peuvent suivre le même chemin, qu'il est le commencement et la fin, qu'il est la joie qui, comme un sceau met son empreinte dans chaque être, qu'elle triomphe du tombeau et qu'à tous elle peut apparaître.

Ô fleur divine, ô fleur mystique, en regardant le bien-aimé, je songe, avec la joie divine, que dans la création pâmée un jour tu vas te lever, que les morts retrouveront la Vie.

L'enfer deviendra le paradis et les amants qui se déchirent sauront qu'ils sont une lyre faite pour émettre le son Divin, faite pour faire surgir la fleur et connaître le divin Bonheur.

Ô mon Amour, mon bien-aimé, pour nous l'heure a enfin sonné, la fleur sublime a fleuri, nous avons trouvé le nid.

Anna Schakina, "Sur les ailes d’Eros"…

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