Voyage d'Initiation à la Guérison Spirituelle auprès
de Joao de Deus à Abadiâna au Brésil… Livret 4/5

Le Triangle Sacré de Joao de Deus, la boite aux lettres du Ciel.

Dans lequel l'on dépose ses vœux de guérison pour ses proches et pour ses amis...

Mercredi 05 mars :

Ma 2ème opération visible, une Attente Insupportable…

A l'heure prévue, je suis dans la salle d'accueil et j'assiste à l'entrée des Médiums avec un air très dubitatif. Intérieurement, je les remercie tous pour le travail qu'ils vont fournir et dont je vais certainement bénéficier bientôt.

J'entre ensuite parmi les premiers et je traverse les trois salles pour entrer dans la salle des opérations. Elle se remplit rapidement (environ 80 places) et quand elle est pleine, Arthuerio, l'un des assistants, vient demander qui veut une opération visible… Personne, personne ne se propose… J'en suis encore à hésiter quand, très surpris, mon bras se lève spontanément, je suis le seul. Arthuerio me regarde très étonné car il sait que j'ai déjà eu une opération visible il y a moins de deux semaines…

A son grand étonnement, je comprends que cette situation est très inhabituelle... Arthuerio refait une deuxième demande espérant que quelqu'un se proposera ce qui lui permettra alors de refuser ma demande. Mais comme il n'y a vraiment aucun autre candidat malgré son insistance, il finit par m'inviter à me lever et à suivre un autre assistant, Antan, qui attend dans l'embrasure de la porte. Ce dernier m'entraîne devant le fauteuil vide de Joao et commence à nous informer que je dois fermer les yeux… etc. Julia est heureusement à mes côtés, merci…

Mais subitement, Arthuerio quitte la salle des opérés et vient informer Antan que j'ai déjà reçu une opération visible… Ce dernier n'est pas d'accord non plus pour que j'en reçoive une deuxième. A l'évidence, recevoir deux opérations visibles dans le même séjour ne fait pas partie du fonctionnement de la Casa.

Antan refuse que je sois de nouveau opéré. Julia me traduit sa désapprobation et je lui réponds avec détermination que je me suis bien préparé à cette seconde opération visible et que je suis convaincu que je dois la vivre. J'ajoute que ma conviction est inébranlable. Devant ma détermination, Antan fait une jolie pirouette en nous déclarant qu'ils demanderont d'abord l'accord des Entités de Lumière.

J'acquiesce de la tête… Antan me demande alors de fermer les yeux et de commencer à méditer, ce que je fais aussitôt. Afin que mon opération soit acceptée, je décide de me détendre le plus possible sans faire le moindre mouvement, en respirant calmement et en essayant surtout de réduire mon activité mentale… Je crois intérieurement que Joao me fera une incision au niveau du Cœur comme il le fait généralement quand une personne demande une ouverture du Cœur ou de la Conscience…

Peu après, je sens que l'on amène derrière moi deux autres personnes qui ont dû hésiter un bon moment avant de se décider. Je suis très étonné car si ces deux personnes avaient levé le bras tout de suite, le mien ne se serait pas levé et je serais resté dans la salle des opérations... Et même si je l'avais levé, Arthuerio ne m'aurait pas choisi et je ne serais pas là en ce moment. Je me demande "Qui" a bien pu retenir les bras de ces deux personnes ???

Mais le temps passe. Bien posé sur mes deux pieds, sans le moindre mouvement, mes deux voûtes plantaires commencent à me brûler… Essayez de rester complètement immobile seulement 15 minutes, vous verrez vite les désagréments que ça pose, j'ai mal partout et je ne peux éviter ce mal puisque je ne veux pas bouger… Julia m'apprendra plus tard que Joao a été "bizarrement" retenu dans son bureau par un visiteur imprévu d'où cette attente de plus d'une demi-heure qui me permet d'entamer un travail bien précis sur ma démarche… Suis-je vraiment déterminé ? Euh…. Je crois… mais :

Qu'est-ce que Je veux Faire de ma 2ème Vie…

La soupe bénite offerte et servie tous les matins...

Des bruits de pas se font enfin entendre, Joao vient d'arriver… Je le sens à ma gauche et surtout, je perçois encore mieux que la première fois le moment où Joao se laisse incorporer… Le souffle est encore plus fort. Puis je l'entends s'approcher de notre file. Étant placé en premier, je devrais être opéré le premier mais Joao en a décidé autrement, ce que je verrai plus tard sur la vidéo. L'un de ces collaborateurs va aller chercher la personne en dernière position et la place juste devant moi, à me frôler. Très calme, les yeux toujours fermés, je perçois l'opération qui se déroule à moins d'un mètre de moi. Aucun râle, aucun cri ou gémissement, juste le bruit des instruments que Joao prend et repose... La seconde opération n'aura pas lieu, la personne semble être trop agitée mais il y aura une très, très longue conversation entre elle et Joao juste derrière moi. Je ne comprends rien à ce qui se passe, j'essaie de rester immobile mais c'est devenu une véritable torture, je souffre parce que je veux une action physique sur mon cœur… N'est-ce pas mon ego qui a orchestré tout cela ?..

Sur la vidéo, je verrai plus tard qu'il s'est passé onze longues minutes supplémentaires... Je suis donc resté immobile pendant 45 minutes et j'ai vraiment mal partout, surtout sur les pieds et dans le dos. N'a-t-on pas voulu ainsi vérifier ma détermination ?

Ma 2ème Opération Invisible, la Grande Surprise…

Au moment où je soupçonne mon ego de malversation spirituelle, je sens qu'une personne de forte stature, Antan certainement, se cale derrière moi. Joao va certainement commencer l'opération… J'ai bien posé ma main sur mon sternum près du cœur et alors que je m'attendais à une incision sur le torse, Joao m'ouvre la bouche. Je comprends aussitôt qu'il va me refaire exactement la même opération que la première fois et dans la même narine de surcroît.

L'incompréhension qui en découle m'affole complètement et je perds mon calme. Et quand Joao commence à m'introduire sa pince dans la narine, soudain quelque chose en moi provoque un début de peur... Aussitôt, la douleur que je ressentais comme anodine devient terrifiante. Elle monte à un niveau bien trop fort, tellement fort que même si je le voulais, je ne pourrais ni crier, ni me dégager. Soudain, j'entends ce message :

"Isapierre, calme-toi"…

Sans rien comprendre, je me calme spontanément dans le quart de seconde suivant mais je ne sais toujours pas comment… La douleur disparaît immédiatement et je me retrouve dans un calme que je n'avais jamais connu...

C'est magnifique, merveilleux, je viens de comprendre l'interaction entre la peur et la souffrance qui s'autoalimentent l'une et l'autre. Je l'avais lu plusieurs fois mais je n'avais jamais eu la possibilité d'en vérifier l'exactitude.

C'est le moment que Joao choisit pour m'incliner la tête en avant. Comme j'ai déjà vécu la même chose deux semaines auparavant, je lâche toute tension afin qu'elle s'incline d'elle-même. Se faisant, elle échappe à la pression de la main de Joao qui la rattrape, qui lui réchappe, qui la rattrape de nouveau… Ce petit jeu de passe-passe se produit cinq fois de suite et j'ai vraiment envie de rire mais avec la pince encore en travers de la tête, ce n'est sûrement pas le moment… La tête complètement en bas, Joao me retire la pince et... Plus tard, au calme à l'infirmerie, je comprends que ce tapotement alterné des doigts de Joao sur mon crâne était comme un encouragement personnel à progresser, une réponse à l'échange que j'ai eu hier avec "mes Copines"…

"Isapierre, si Tu hésites, Nous sommes là pour te donner un coup de pouce"…

Toujours debout devant Joao, je suis envahi par un bonheur immense… Je me sens très rayonnant et je me laisse tomber sur le fauteuil roulant que l'on vient de placer derrière moi, fauteuil que l'on pousse aussitôt à travers l'allée de la salle des Médiums. Intérieurement, je voudrais tous les remercier et pour ce faire, je leurs offre mon plus beau sourire et mes plus belles pensées. Certes, ils ont les yeux fermés, ne peuvent me voir mais je suis convaincu qu'ils peuvent percevoir mon immense bonheur.

A l'infirmerie, j'ouvre enfin les yeux. Contrairement à la première fois, il n'y a aucun choc émotionnel et dans ce moment présent, je flotte dans un bonheur indescriptible.

Les infirmières me font coucher directement sur un lit puis s'occupent de nettoyer mon nez et mon visage des quelques gouttes de sang qui n'ont pu manquer de s'échapper. De nouveau, elles n'utilisent que de l'eau bénite mais déjà, comme lors de la première fois, je n'ai aucune gêne, je respire normalement des deux narines, c'est encore plus incroyable que la première fois… Elles me posent des compresses imprégnées d'eau bénite sur le front, le nez et aussi sur les yeux et ça me calme rapidement.

Dans cette détente particulière, je peux me reposer et méditer bien sûr… La dernière demi-heure du film sur Mère Térésa défile de nouveau en moi ainsi que les questions que nous avons échangées dans la nuit. Mes réflexions sont entrecoupées par les interventions des infirmières qui me changent les compresses régulièrement pour en remettre des plus fraiches.

Au bout d'un moment, une heure en fait, complètement en Paix avec moi-même, je décide de revenir dans le monde terrestre. J'enlève moi-même mes compresses et je me décide à ouvrir les yeux tout doucement. Je suis bien… très bien même. Je ne sais pas pourquoi, mais je ressens le besoin de tourner complètement la tête sur le côté droit où pourtant il n'y a que trois lits vides, les autres opérés étant tous à ma gauche...

Et là, je découvre, accroché au mur, dans le coin de la pièce, un magnifique portrait de Mère Térésa. Sur cette peinture, Elle rayonne d'Amour et il me semble même qu'elle s'amuse beaucoup de mon aventure… Ne serait-ce pas Elle qui m'a poussé dans mes réflexions sur l'Amour et qui a grandement influencé ma requête de ce matin ? Quel magnifique clin d'œil... Merci, Mère Térésa...

Peu après, je suis autorisé par les infirmières à me lever et à rentrer en taxi à la Pousada où je me couche de suite dans mon lit. Bien que très fatigué, je suis sur un petit nuage et mon excitation est immense. Je viens de découvrir ce lien entre la peur et la souffrance… Quelle leçon...

Si on se fixe sur nos peurs, alors nos souffrances grandissent…
Si on se fixe sur nos souffrances, alors nos peurs se développent…

Merci Mère Térésa…

Vous m'avez été d'un très grand secours et
Vous m'avez permis de découvrir quelque chose de très fort,
quelque chose que Vous avez appliquée toute votre Vie...

Dés que l'on fait l'effort de mettre nos peurs et nos souffrances de côté,
alors elles cessent de s'autoalimenter et l'on peut enfin découvrir l'Amour...

Merci...

Lever de Soleil sur Abadiâna, la saison des pluies n’est pas finie...

La Révision de l'Opération de Sophie…

Jeudi 06 mars : Aujourd'hui je dois me reposer toute la journée et je préfère rester dans l'enceinte de la Pousada… Je ne fais vraiment rien de particulier. Le matin, je me contente de mettre un peu d'ordre parmi les nombreuses photos que j'ai prises et je me permet quand même une très courte promenade dans les rues voisines dont je rentre assez fatigué malgré ma prudence. L'après-midi, je n'arrive pas à faire la sieste, mon corps est toujours en plein travail. Je vais aux toilettes au moins une fois par heure et ce, depuis deux heures du matin, faites le compte... Julia me dit que c'est consécutif au nettoyage intérieur qui est en cours… Je la crois sans le moindre doute, c'est un nettoyage qui est vraiment impressionnant et qui met à mal la confiance la plus élevée… Je tiens bon.

Cette nuit, je dois faire le rituel de révision pour l'opération de Sophie… Les Entités de Lumière vont venir nous voir, elle à Morges et moi dans ma chambre entre minuit et cinq heures du matin pour vérifier la qualité de leurs travaux et peut-être aussi pour parachever le travail. Si tout se passe bien, je le saurai le lendemain matin en repassant devant Joao. Ce dernier pourra alors prescrire un nouveau traitement de Passiflore ou demander à ce que Sophie vienne d'elle-même à Abadiâna…

Un peu avant 21h00, je suis au lit vêtu de blanc et prêt à recevoir la visite des Entités de Lumière… Pourtant, alors que j'ai encore trois heures à patienter, des vibrations commencent à m'envahir aussitôt. Au début je crois que c'est pour Sophie mais "ON" me dément vite cette hypothèse, ce travail vibratoire me concerne personnellement, c'est la suite de mon opération de la veille…

Les vibrations deviennent très puissantes et se concentrent dans le hara de mon ventre pour se disperser simultanément dans tous les doigts de mes mains. Cela dure très longtemps… Puis tout en restant concentré sur mes paumes de main, les vibrations se déplacent sur différents points de mon corps, à gauche et à droite bien symétriquement et bien simultanément. Mes mains semblent en être les réceptacles permanents. Ce sont les deux zones qui réceptionnent la majorité des énergies que je reçois. C'est depuis ces deux points qu'apparaissent toutes les vibrations avant de se déplacer lentement dans tout le reste de mon corps comme si on procédait à un balayage systématique, à un rayonnement général plutôt. Ce ne sont plus les "petits jardiniers" de l'autre jour mais ce serait plutôt les petits "techniciens du nettoyage" qui agissent en ce moment...

Je vibre intensément… Aucun espace de mon corps n'échappe à ce travail, c'est impressionnant. A un moment, "ON" me demande de me tourner pour me mettre sur le ventre… Le travail reprend, toujours aussi puissant. Un bon moment après, "ON" me demande de revenir sur le dos. Un autre travail recommence mais il est concentré sur la tête et surtout sur le troisième œil. Encore un bon moment plus tard, mon corps se calme, les Entités de Lumière ont terminé leurs travaux. Il est 23h10, j'ai eu droit à plus de deux heures d'opérations invisibles d'une intensité immense.

Je commence à somnoler quand j'entends un coup qui est frappé sans trop de ménagement sur la porte de ma chambre… Je suis très étonné car la porte est métallique et elle ressemble plutôt à une simple porte de cave. Pourtant, à ma grande surprise, elle ne résonne pas… Le coup est net sans la moindre résonance. Je comprends spontanément que l' "ON" me rend visite et que je dois répondre à leurs appels. J'acquiesce à leurs demandes en les invitant à entrer simplement par une pensée sans quitter mon lit où je les attends pour la révision de son amie Sophie.

Il est exactement minuit. Je ne sais pas combien ils sont mais mon corps est rapidement parcouru de picotement de tous les côtés en même temps. Les "petits chirurgiens" se concentrent d'abord sur mon ventre et comme pour l'opération de la semaine dernière, j'ai de nouveau l'impression qu'ils travaillent sur mon utérus et sur mes ovaires. Le brassage est énorme, ça grouille dans tous les sens, c'est une véritable fourmilière…

Je m'efforce de rester au calme et j'avoue qu'à plusieurs reprises j'ai failli craquer mais je tiens bon et je réussi à conserver une détente très acceptable. Mais c'est très dur quand même et heureusement que je me sens soutenu par les "Copines"… Quarante cinq minutes plus tard, les Entités de Lumière terminent cette belle révision. À ce moment, je suis invité à me tourner sur le côté droit... Soudain, en faisant cette manœuvre, je sens clairement que mon abdomen est en train de se vider comme si je renversais une cuvette dans une baignoire… Mon étonnement est énorme, je n'ai aucune idée de ce qui se passe mais au bout de quelques secondes, un mouvement inverse s'amorce et petit à petit, je sens que mes organes se remettent en place dans mon ventre. Il y a tellement de ?????? que je ne peux les compter…

Le mot impressionnant ne suffit plus, c'est comme si on m'avait sorti mes entrailles de mon ventre au tout début de la révision pour les remplacer par ceux de Sophie et qu'à la fin, "ILS" aient procédé à l'opération inverse… J'ai eu l'occasion de vérifier ce procédé plus tard par moi-même lors d'un massage ayurvédique sur une amie… Mais pour l'instant, je suis époustouflé par cet échange incroyable… En même temps, je ne peux douter qu'il est vraiment eu lieu afin que les petits chirurgiens puissent travailler plus facilement sur Sophie. Je ne peux que le croire… Au point où j'en suis, plus rien ne peut m'étonner...

Le Thérapeute, c'est aussi un Être qui sait prier…

Mes échanges avec d'autres personnes me poussent à croire que ces Entités de Lumière sont capables de créer un corps virtuel de la personne éloignée et qu'ils peuvent l'échanger avec celui de la personne qui sert de canal. Une fois l'opération terminée, il suffit de procéder de nouveau à l'échange inverse. Mais normalement cela se passe d'une manière imperceptible aussi bien pour le patient que pour le thérapeute. Alors je finis par croire que l' "ON" m'a fait un cadeau en m'initiant à cette pratique hautement spirituelle. Il y a huit jours, ils ont certainement travaillé ainsi mais je ne pouvais pas comprendre. Hors, cette nuit, Ils se sont certainement bien amusés en me faisant comprendre comment ça fonctionnait…

Cela ne peut qu'étonner tout le monde y compris les personnes du groupe, c'est normal mais après m'être renseigné dans Abadiâna, j'ai appris que ce phénomène de transfert est bien connu et que les personnes qui pratiquent de véritables guérisons spirituelles dans le monde connaissent cette pratique et l'appliquent quand elles peuvent bien sûr.

Le sommeil sera vraiment difficile à trouver et très court. Comme tous les matins, je suis sur pied avec les coqs et en pleine forme. Étonnant après ce que j'ai vécu pour moi-même et pour Sophie...

Un chapitre du livre "Prendre Soin de l'Être" écrit par Jean-Yves Leloup où il raconte la vie des Thérapeutes de Philon retiendra toute mon attention. Philon vivait près d'Alexandrie au temps de Jésus et il avait créé un centre de guérison spirituel au sud du lac Maréotis dans le désert. Voila sa définition des thérapeutes :

Le Thérapeute, c'est aussi un Etre qui sait prier pour la santé de l'Autre,
C'est-à-dire appeler sur lui la Présence et l'Énergie du "Vivant"
Qui seul peut guérir toute maladie et avec lequel il co-opère…
Le Thérapeute ne guérit pas, "il prend soin",
C'est le "Vivant" qui Soigne et qui Guérit.
Le Thérapeute n'est là que pour mettre le malade
Dans les meilleures conditions oossibles
Pour que le "Vivant" agisse et que la Guérison advienne.

( Dans la spiritualité égyptienne, le "Vivant" signifie le "Divin" )

Vendredi 07 mars : C'est le dernier jour où j'ai la possibilité de passer devant Joao. En plus, ce matin, je passe en tout dernier pour la révision de l'opération de Sophie. Vu ce qui s'est passé cette nuit, je ne doute pas un instant de son résultat positif. En même temps, je vais demander quand est-ce que je peux reprendre mon activité de thérapeute. Normalement, je n'ai pas le droit d'exercer avant 40 jours après la première opération, soit le 01 avril… La raison : le travail des Entités de Lumière continue pendant tout ce temps et recevoir ou donner un soin énergétique risquerait de perturber, voire de détruire leurs travaux. Pour cet après-midi, je vais simplement demander l'autorisation de méditer…

A 7h30, je flâne déjà dans la Casa… Je ne suis pas pressé de faire traduire ma requête puisque je passe en tout dernier. C'est avec un certain recueillement que j'assiste à l'entrée des Médiums puis à celle des candidats aux opérations. C'est pendant cette phase que Joao vient de nouveau faire une opération sur l'estrade sur une femme, certainement une opération des ovaires. Devant le mouvement de foule que cela provoque, je préfère rester tranquillement à l'entrée de la salle, je crois avoir compris comment cela fonctionne et je n'ai nul besoin de voir comment.

Une fois le tumulte passé, la marche de la Casa reprend avec l'entrée des 2èmes visites, puis celles des 1ères visites, puis la file des 8 heures et enfin la file des révisions. Entre-temps, j'ai eu largement le temps de faire traduire ma requête… Quand je passe devant Joao, je le trouve très désagréable, je ne sais pas par qui il est incarné mais ce ne doit pas être un Esprit particulièrement joyeux. Quand il entend ma requête, il donne sa réponse très sèchement à un de ses collaborateurs comme quoi je peux recommencer mon travail thérapeutique deux semaines plus tôt, le 17 mars…

Statue de la Vierge et de l’enfant offerte par une communauté catholique italienne...

Le dernier jour auprès de Joao de Deus…

Joao n'a rien prescrit à Sophie, ni une visite de sa part à la Casa ni un nouveau lot de Passiflore. L'opération a donc certainement été un plein succès et je ne peux qu'espérer que de son côté, elle aura fait ce qu'il faut pour que ça soit efficace dans le temps.

D'une certaine manière, nous sommes malades parce que quelque chose, dans notre vie, en est la cause. Il nous faut donc comprendre ce qui nous perturbe et changer notre façon de vivre et notre perception en conséquence pour que cette guérison soit durable et que la maladie ne revienne pas…

Pour moi, non plus, Joao n'a fait aucune prescription, tant mieux, c'est donc que tout va bien. J'ai bien été autorisé à méditer mais seulement dans la première salle. Je suis un peu déçu, c'est la première fois que je me retrouve dans cette pièce mais finalement je découvre autre chose qui m'aurait manqué si j'étais allé une dernière fois avec les Médiums… Je suis avec des personnes de tous horizons, de tous âges, de toutes convictions religieuses. Et si on a la volonté de partager avec tous sans la moindre ségrégation, alors ce partage a vraiment lieu et nous ne pouvons que nous libérer de toutes nos fausses convictions... Je suis convaincu que des ouvriers et des PDG peuvent se retrouver à prier côte à côte avec la même ferveur dans cette salle.

L'après-midi, je suis de nouveau en avance à la Casa dans la file juste derrière celles des médiums, dans la file des méditants. Ainsi j'ai pu choisir une place au premier rang qui me permettra, non de mieux les voir puisque j'ai les yeux fermés mais de mieux percevoir les personnes qui défileront durant plusieurs heures devant moi…

Dès que la méditation commence, je m'investis totalement dedans. Très rapidement, je commence à visualiser mon activité thérapeutique, à en voir toutes les facettes, celles que je connais déjà et celle que je suis en train de découvrir. Quelques minutes se passent calmement. Paumes tournées vers le ciel, je suis impressionné par ce que je ressens. C'est un flux d'énergies comparables à un gros débit sous lequel j'aurai placé mes mains. C'est d'une puissance phénoménale… Est-ce en rapport avec ce qui s'est passé la nuit dernière ? Je ne peux que le croire.

Je me pose la question de savoir quels effets feraient mes mains sur une de mes patientes si je réussissais à conserver une telle énergie… Mais tout dans mes réflexions, je reçois un message comme quoi j'aurais oublié quelque chose…

Une vibration intérieure me fait comprendre que Marie est de nouveau présente en moi. J'entre en communication immédiatement avec Elle car je veux comprendre quelle suite je dois donner à ce séjour.

Marie m'explique ce point :

"Joao de Deus œuvre dans un pays pauvre, pour des gens pauvres mais qui ont une foi réelle et sincère. La Casa correspond donc très bien à leurs modes de vie. Ici, il n'y a que les occidentaux et les nord-américains qui sont étonnés de la simplicité et de la pauvreté des lieux"...

"Isa, cela fait deux ans que tu t'efforces de dessiner sans trop comprendre, un bâtiment à usage thérapeutique et spirituel. Tu ne fais qu'obéir à nos souhaits. En Suisse, le niveau de vie est très élevé, le salaire mensuel d'un ouvrier suisse est égal au salaire annuel d'un paysan brésilien. Ton projet doit correspondre au niveau de vie local et TERAUS n'est en rien exagéré"…

Je comprends très bien ce que me dit Marie mais ici, il y a des cristaux partout sous le sol… Un coup de pioche et on tombe dessus. Or d'après ce que j'ai compris, ce serait les cristaux qui permettraient aux Entités de Lumière de faire tout ce travail de guérison spirituel, les cristaux servant de concentrateurs d'énergies et de purificateurs.

"C'est vrai Isa mais tu as quand même les montagnes qui en sont pleines et sous le fond du lac Léman, il y a un immense bloc de cristal qui rayonne sur plus de cent kilomètres à la ronde. C'est à Morges que tu peux le mieux ressentir cette énergie, là où tu sais que tu dois construire ce centre"…

Marie me laisse à mes réflexions… Oui, je dois prendre un engagement et je suis conscient de l'importance que cet engagement va avoir sur ma vie personnelle. Je commence à considérer que c'est un engagement "lourd" mais Marie revient et me reprend :

"Lourd, le mot n'est pas juste… Il est certain qu'en t'engageant, tu ouvres une porte qui mène à un chemin où tu ne pourras pas reculer, tu ne pourras que continuer à avancer et nous serons là pour t'aider. L'être humain dépense une énergie énorme à s'ancrer à la matière et il faut la puissance d'une fusée pour faire céder ses ancrages. Les tiens sont presque tous brisés… Continue..."

Merci Marie.

Tout à mes réflexions, les files des visites se succèdent les unes après les autres sans que je ne vois quoi que ce soit, mes yeux sont bien fermés mais seulement mes yeux… Tout le reste est largement à l'écoute du "TOUT"... Oui je dois prendre l'engagement de continuer dans cette voie de la guérison spirituelle.

A la fin, les assistants invitent les personnes en méditation dont c'est le dernier jour et qui vont donc bientôt partir à se signaler pour qu'ils puissent faire leurs adieux à Joao. Je lève le bras et peu après je suis dans la file des départs. Je n'avais pas fait attention à cette pratique et je pense aussitôt que c'est le moment pour moi de prendre cet engagement. Dans ma tête, je m'efforce de donner une cohérence à une juste formulation de ce que je veux continuer…

La file avance vraiment très lentement et Joao a l'air très fatigué. Il semble toujours d'aussi mauvaise humeur que ce matin. Quand j'arrive devant lui, je m'agenouille et je réalise que je ne peux m'exprimer qu'en français. Tant pis, de toute manière, les Entités de Lumière sont largement capable de lui traduire ma requête… En l'entendant, il fait la moue et fait un mouvement du bras qui va de la bénédiction à l'invitation à partir… C'est donc le moment de me mettre en marche.

Je suis orienté vers la salle des opérations où je reste quelques minutes avant d'être invité à quitter la pièce. En franchissant cette porte, je sais que c'est "fini"… Une fois dehors, je décide d'écrire ma requête sur une feuille de papier que je déposerai ensuite dans le triangle de la salle d'accueil. La voici :

"Je promets de ne rien oublier de tout ce que j'ai découvert à Abadiâna et de suivre fidèlement mon destin pour aider les êtres humains. Je remercie les Entités de Lumière qui m'ont aidé ainsi que Marie, Myriam, Sarâla et Mère Térésa…" Je signe, je plie ma feuille et je la dépose dans le triangle.

Je traverse la cour et je me joins à un petit groupe de personnes. Nous décidons tous de nous arrêter au Frutti's, pub local créé par un irlandais. D'autres personnes se joignent à nous et nous passons un moment très joyeux à échanger ce que chacun a vécu ici à Abadiâna. Je me rends compte que c'est la première fois que je me laisse "distraire" pendant ces trois semaines en dehors des promenades et des activités proposées par Julia. Le retour à la "vie normale" va pouvoir commencer. J'ai quand même une carence qui va jusqu'au 17 mars pour les thérapies que je pratique et une autre qui va jusqu'au 1er avril pour ce qui concerne la viande de porc, l'alcool, le poivre et le sexe…

Dans la soirée, Julia nous présente le film d'Algore sur les gros problèmes de la planète. Mais au bout d'une heure, des vibrations se font sentir dans tout mon corps et je préfère aller dans mon lit. Le travail continue.

Samedi 08 mars : Journée Internationale de la Femme mais aujourd'hui, c'est aussi l'anniversaire de mon petit-fils, Noah et de ma sœur ainée… Il a deux ans mais je ne peux qu'envoyer un SMS à ma fille.

Je refais un petit tour à la Casa qui est quasiment vide. Puis je me rends vers la route nationale, au supermarché local, pour acheter quelques provisions pour le long voyage de retour au-dessus de l'atlantique. Intuitivement, je prends beaucoup de bâtonnets de sucre de canne, je crois que je vais en avoir besoin.

De retour à la Pousada, je vais voir Juliette, le perroquet qui est dans la volière sur l'une des pelouses… Elle est plutôt farouche et a tendance, quand on l'approche, à aller se réfugier dans le haut du toit en tôle où elle se sent bien plus en sécurité. Pour ne pas l'agresser, je décide de lui siffler quelques fredaines… Surprise, elle me répond parfois et finit par s'approcher de moi…

A l'évidence, ce que je lui siffle lui plait beaucoup, elle devient gracieuse et se laisse photographier ce qui semble assez exceptionnel… Aucune personne du groupe n'a réussi à faire.

Juliette, admirative devant le passage d’un Être de Lumière...

Sur ma dernière photo, j'ai la surprise de voir apparaître une magnifique trace de lumière blanche et la moitié d'une boule de plasma blanche. C'est une Entité de Lumière qui s'est laissée entrevoir par mon appareil photo… Beau souvenir… Ce genre de phénomène est bien commun à Abadiâna et ça attire d'ailleurs bien trop de chasseurs d'images... Pendant ce séjour, plusieurs personnes du groupe ont également eu la surprise de prendre des photos vraiment étonnantes...

La fin d'un incroyable séjour et un retour pas facile…

Le repas du soir est le dernier que nous partageons... Je collecte les dernières photos et je reste un bon moment à discuter avec le groupe avant d'aller me coucher. Un pub voisin a organisé une soirée dansante et les booms-booms de leur sono envahissent tout le quartier, pas très idéal pour bien dormir.

Ne pouvant dormir, je décide de visionner les photos… Il y en a plus de 1.100 et je dois souvent les recouper, puis les redimensionner à une taille raisonnable et enfin je dois les renommer en tenant compte de son auteur. Quand tout sera fini, je pourrai les faire graver sur un CD. Parmi celles de Julia, l'une d'elles m'attire particulièrement. C'est une peinture qui se trouve dans la salle d'accueil et qui représente Joao dans les bras de Jésus en train de se faire canaliser par Marie.

L’étreinte de Joao de Deus et de Jésus...

Je ne comprends pas… Je n'ai absolument pas fait attention à ce tableau alors que je l'ai vu tous les jours. Je l'observe un bon moment en faisant un zoom sur l'étoile de David qui est présente d'ailleurs dans mon Mandala. Au bout d'un petit moment, je décide de redimensionner toute la série… Je la saisie avec la touche "Ctrl+A" et je choisis la commande "Redimensionner" qui refuse de s'ouvrir. Je refais deux ou trois la manœuvre sans le moindre succès. Incompréhensible. Je fais le silence en moi et je reçois le message comme quoi je dois d'abord retravailler sur l'une d'elles. Je comprends que c'est la photo du tableau de Marie, Jésus et Joao.

Je la reprends et j'en fais une copie dont je ne conserve que la partie de l'étoile. À gauche de l'étoile, là où se trouve le trait violet, j'aperçois trois formes féminines qui peuvent être la représentation d'Entités de Lumière chargées de guider et de protéger Joao et toute la Casa.

L’étoile de David ou de shiva ou un symbole bien plus fort...

Mais quel lien y a-t-il avec moi ? Les réponses que je reçois me confirment dans ce sens mais alors pourquoi le 22 février, Joao a-t-il pris peur en m'apercevant ?

Ce constat fait, je reprends mon travail et je n'ai aucun problème à redimensionner tout le lot et à terminer le travail de préparation que je mets sur une clef USB.

J'ai à peine fini que je sens de nouveau une vibration de tout mon corps, c'est Marie…

"Isapierre, Joao n'a pas eu peur de toi, mais il est Amour pour tous les gens qui viennent le voir. S'il avait eu un comportement chaleureux à ton égard, tu aurais trouvé cela merveilleux mais tu n'aurais rien remarqué de particulier. En se montrant désagréable à ton égard, il t'a prouvé qu'il te percevait différemment. Il t'a parfaitement bien reconnu et il continuera de t'aider. Sois en convaincu et ne t'inquiète surtout pas. Et surtout ne t'étonnes pas de ce qui se passera dans ta vie, tu n'as pas fini d'être étonné"…

Et en riant, Elle me quitte me laissant très perplexe.

Dimanche 09 mars : A 04h00 du matin, la musique s'est enfin tue mais les coqs viennent de prendre le relais… Pendant ces trois semaines, j'ai dormi moins de quatre heures par nuit, parfois pas plus de deux, mais c'était sans doute nécessaire pour que je puisse faire céder certaines résistances fort anciennes et fort tenaces.

Mon estomac me pose quelques soucis, il y a quelque chose que j'ai du mal à digérer, et j'ai un début d'angine, quelque chose m'est resté en travers de la gorge… Est-ce d'ordre alimentaire ou d'ordre émotionnel, ou ne serait-ce pas simplement le résultat du travail des Entités de Lumière, la conséquence de la "purification" de mon corps ?

Peu après 08h00, je décide d'aller à la Casa pour prendre encore quelques dernières photographies… Je suis très étonné par ce que j'y découvre, les tableaux que j'ai vu chaque jour mais sans vraiment les voir. Bien sûr, je vais voir celui de Marie, Joao et Jésus… C'est la première fois que je vois une telle représentation de Marie. Elle est au point le plus haut du tableau et sous Elle, Jésus et Joao s'étreignent… Pour une fois, Marie est représentée au-dessus de son fils… Mais pourquoi ne l'ai-je pas vu dès le premier jour ? Une question me vient : Est-ce que c'est vraiment Marie que le peintre a voulu représenter à une place aussi élevé ? La réponse vient aussitôt :

"Non Isapierre, ce n'est pas Marie"…

Mais alors, par qui est canalisé Joao en dehors
de son activité dans les salles de la Casa ???

Je reviens à la Pousada vers 9h30 mais quand je veux entrer, je ne trouve pas ma clé, je l'ai oublié avant de sortir. Et le dimanche, il n'y a personne. Maurizio a du sortir, et le reste du groupe est parti en promenade. Il n'y a personne pour m'ouvrir. Je vais déambuler dans la rue Frontale d'Abadiâna en plein soleil jusqu'à 11h00. Le groupe revient et me permet de constater que j'ai laissé ma clef sur la porte de ma chambre. Peu après, nous retournons tous au restaurant italien…

Peu après 15h00, le taxi arrive et nous embarque pour l'aéroport de Brasilia. Je suis au milieu de la banquette arrière et des vagues de chaleur m'envahissent petit à petit. Il me semble que j'ai attrapé un coup de soleil et je vais le calmer en mettant un peu de crème après solaire. C'est en prenant le tube dans mon bagage à main que j'aperçois ma petite lampe frontale, elle est éteinte. J'actionne l'interrupteur et elle s'allume à pleine puissance. Je l'éteins, il n'y a plus de petites lueurs et l'interrupteur vient de se bloquer, je ne peux plus l'allumer.

Nous arrivons à l'aéroport et tout s'enchaîne très vite… Carte d'embarquement, passage de la douane, attente et enfin l'embarquement final… Dès le décollage, je me sens de plus en plus mal, j'ai terriblement froid. Est-ce dû à la fatigue accumulée pendant ces trois semaines ? Je le pense mais peut-être ai-je pris une insolation, du moins j'en ai tous les symptômes. Mais depuis 8h00 du matin, je ne suis resté que trois heures au soleil, ma chevelure est bien garnie, non ça ne peut être ça…

Comme l'avion n'est même pas à moitié plein, je m'installe sur un rang de sièges au milieu qui est complètement vide. J'essaie de m'allonger le plus confortablement possible mais les accoudoirs sont très gênants et m'empêchent toute réelle détente. Je somnole plus que je ne dors mais soudain, une chaleur terrible m'envahit, je suis incandescent, je brûle de l'intérieur…

Je ne sais pas quoi faire, je force ma respiration et surtout, j'essaie de me détendre… ça s'aggrave. Et soudain j'entends ce message :

"Isapierre, si tu ne te lèves pas aussitôt, tu risques de mourir"…

D'un seul bond, je me retrouve debout dans l'allée… Je ne sais "Qui" m'a soulevé ainsi… Sans réfléchir, je me précipite aux toilettes pour refroidir ma tête, mes mains et mes bras. Ma température corporelle baisse rapidement. Je sors des toilettes et je fais quelques pas dans le couloir ce qui me permet de retrouver un état normal.

Quand je retourne à ma place, la cabine s'éclaire, c'est l'heure du petit déjeuner mais je ne pourrai presque rien manger, juste boire une tasse de thé. Je crois que je suis en hypoglycémie mais heureusement j'ai avec moi des bâtonnets de sucre de canne et je vais en engloutir une quantité importante.

Lundi 10 mars : Le vol continue mais avant Lisbonne, nous sommes secoués par des turbulences importantes. Au moment de l'atterrissage, je suis très malade mais c'est autre chose que mal de l'air. L'hôtesse s'est assise sur son siège quatre rangs devant moi et me regarde avec beaucoup d'inquiétudes. Cette femme a une force morale extraordinaire et nous ne nous quittons pas du regard pendant toute la phase d'approche, d'atterrissage et de roulage. Jamais je ne me suis trouvé sur une corde aussi raide, entre la vie et la mort.

Je laisse l'avion se vider, l'hôtesse est toujours là, debout devant sa place en continuant de me "surveiller"… Quand tout le monde est passé, je me lève et je m'arrête devant elle, moment intense pendant lequel je la remercie du fond du cœur. Nous n'exprimerons pas un seul mot et la manière dont elle me regarde me surprend beaucoup. Il y a dans ses yeux autant de lumières que de points d'interrogations. Elle a conscience qu'il s'est passé quelque chose de très particulier et à laquelle elle a participé mais sans savoir à quoi et comment. De l'énergie dont j'avais besoin a certainement transitée par elle, c'est tout ce que j'ai compris, merci...

Les couloirs de l'aéroport sont frais et ça me fait du bien. J'ai l'impression de subir des contrecoups très violents dont je ne comprendrai le sens qu'un an plus tard. Mon état de fatigue est évident, j'ai besoin de beaucoup d'eau mais la douane portugaise fait encore un excès de zèle en confisquant systématiquement toutes les bouteilles d'eau même celles achetées en zone détaxée à Brasilia comme à Genève d'ailleurs. C'est du vol d'état où le seul mobile est de maintenir une peur permanente chez les gens. Hitler l'avait écrit dans son livre "Mein Kampf"... Pour qu'un pays soit docile, il faut que ses habitants aient peur. Peur de l'imprévu, peur de la maladie, peur de la vieillesse, peur d'aimer, peur de l'échec, peur de se montrer, peur de vivre... et même peur de l'Amour… Jusqu'où ira la folie des hommes ?

Les autres personnes du groupe ne m'ont pas attendues et je dois m'orienter seul alors que je ne connais ni le portugais, ni l'anglais. Une fois encore, je dois continuer à progresser seul… Je les retrouve quelques minutes plus tard dans le hall d'embarquement. Nous avons deux heures à attendre que je vais utiliser pour me soigner. Eau, sucre, prière et méditation…

Quand l'embarquement commence peu après pour Genève, j'ai changé de couleur, je ne suis plus blanc mais quand même très pâle. Cette fois, je suis assis côté hublot et Nicole, l'une des femmes du groupe, me dit avec humour que je pourrai toujours prendre un peu d'air si ça va mal… Juste après le décollage, mon état empire de nouveau. Alors je décide de méditer afin de demander une guérison et j'entre dans une somnolence très agitée. Je refuse le repas que l'on me propose et je ne prends qu'une tasse de thé. Puis je m'endors quelques minutes. Quand je me réveille, je sais que quelque chose s'est passée mais je ne sais quoi…

L'atterrissage à Genève se passe sans problème… mon téléphone portable est vide et je n'ai pas pu appeler mon fils. Normalement personne ne m'attend. Après avoir récupéré mes bagages et m'être séparé du petit groupe, je sors et je reste totalement médusé… Hier, j'étais dans une des rues les plus pauvres d'Abadiâna où le salaire moyen est de 80 Euros et en ce moment, je suis au pied d'un des plus grands fleurons suisses, Le salon de L'Auto de Genève…. Quel décalage... Comment vais-je bien pouvoir me recentrer après une telle aventure ?...

J'ai besoin de calme et la marche me semble être le meilleur moyen pour redescendre sur Terre. Au lieu d'appeler une amie, je décide de rentrer à pied, il n'y a que dix kilomètres… Je laisse tous mes bagages à la consigne des CFF ne prenant que mes papiers et mes clefs.

Je sors et je longe l'aéroport puis je traverse Ferney-Voltaire. A la sortie, je fais du stop sans trop de succès. Un jeune me permet de m'économiser trois kilomètres de marche et au bout d'une heure et demie, j'entre dans ma maison... Fin du voyage…

Comment ai-je fait pour trouver l'énergie de marcher jusque chez moi, je ne peux le dire mais en étant malade comme je l'ai été pendant le voyage, faire ce choix était complètement inconscient humainement parlant. Pourtant, cette marche n'a pas été éprouvante bien au contraire. Elle m'a permit de vérifier que mon potentiel est immense.

Le temps de faire une courte sieste régénératrice et je ressors pour aller chercher mes bagages, en voiture, à la gare CFF de Cointrin. Quand je rentre vers 16h30, je pose tout au milieu du salon et je vais me coucher…


Fin du Livret IV...

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