05 - Révélations sur la Vie extraordinaire de Myriam de Magdala,
celle de sa demi-sœur indienne Sarâla
et sur l'Aventure étonnante de Yeshoua puis de Maximin

Des Chemins de la Palestine au Golgotha… 4/6

An 32 // Après avoir visité les grandes villes du bassin Méditerranéen dans la période précédent sa seconde initiation, Yeshoua décide d'entamer un nouveau parcours mais sur les chemins de la Palestine cette fois. Contrairement à ce qui a été écrit, il ne se déplace pas du tout comme un groupe de mendiants. Il bénéficie, grâce à l'argent que Myriam reverse régulièrement à Judas, trésorier du groupe, d'un confort assez conséquent. Il prêche un nouveau langage d'Amour qui étonne beaucoup les habitants des bourgades qu'il traverse. Ce langage contraste fortement des messages menaçants que colportent les rabbins au nom d'un Yahvé vieux et colérique.

Yeshoua est entouré d'un petit groupe de disciples très fidèles à qui il s'efforce d'enseigner le maximum de valeurs. Le poids des générations précédentes est tellement énorme que Yeshoua doit utiliser de nombreuses subtilités pour réussir à fissurer leurs vieilles convictions. C'est là que les paraboles pourraient être utiles si elles n'avaient pas été inventées de toutes pièces plus tard.

Selon le calendrier et les impératifs des travaux agricoles, Jean les rejoint de temps en temps… Plus tard, depuis Éphèse où il se sera retiré pour une retraite bien méritée, il sera celui qui prolongera le mieux ce travail d'ouverture de conscience engagé par Yeshoua. Par pudeur personnelle et par respect, il ne dévoilera jamais ses relations intimes avec Myriam et Sarâla mais surtout, jamais il n'a jamais écrit l'évangile canonique qui lui est attribué. À écouter de nombreux théologiens, les stylos Bic et les blocs Rhodia étaient connus de tous et chacun écrivait ce qu'il voyait… Rien de plus faux… le papier était très cher, un codex permettant de contenir n'importe lequel des quatre évangiles coutait le salaire annuel d'un ouvrier. L'écriture était réservée à une corporation que l'on appelait les scribes et qui se faisaient lourdement payés. Au niveau populaire, les transmissions ne pouvaient se faire que par voix orales mais elles étaient sauvagement réprimées par les prêtres.

Pour des intérêts peu avouables, Augustin condamnera tous les autres écrits ou témoignages afin que personne ne puisse comprendre qu'elle était véritablement la position de Yeshoua envers les femmes. Il effacera également tous les témoignages sur le travail de missionnaires que des groupes de femmes qui adhéraient à ses idées nouvelles réalisaient avec un courage inouï… Deux par deux, elles allaient dans les maisons réconforter les femmes qui n'osaient plus en sortir et leurs redonnaient confiance en s'efforçant de les convaincre de leurs véritables valeurs de femmes, que Dieu ne pouvait les rejeter et qu'Il les aimait. Rien n'a percé de tout ce prodigieux travail féminin qui ne s'est jamais arrêté et qui existe encore aujourd'hui, heureusement.

Sur les chemins de la Palestine, les amies de Myriam rejoignent souvent le groupe de Yeshoua. En certains lieux, ce groupe, souvent constitué de plus de vingt femmes, reste volontairement en arrière. Elles ont pris la précaution de se vêtir de vêtements simples afin d'éviter les convoitises et les agressions possibles très courantes à cause de la misère qui règne partout. Personne ne doit savoir que plusieurs parmi elles sont issues de la noblesse juive. Dans certains cas, elles sont même obligées de cacher leurs féminités ce qui fait bien rire Jean. Pour ce faire, elles choisissent de se vêtir de manteaux d'hommes qui leurs permettent de se confondre avec les disciples.

Ces derniers, choqués au début, ne peuvent rien dire car ce sont elles, par leurs cassettes personnelles qui les nourrissent. Ils sont donc bien obligés d'accepter cette promiscuité normalement interdite par les coutumes sociales et religieuses.

La Préparation de la Passion…

An 33 // Cela fait quatre ans que Yeshoua et Sarâla ont vécu la première initiation qui avait pour but de leur faire toucher le Cœur de l'Univers afin de commencer à se détacher de la notion d'incarnation rigide et intangible à laquelle tous le monde croit. La seconde initiation avait pour but de finaliser ce détachement. Quelques semaines avant la Pâque, May s'est jointe à une caravane pour venir passer plusieurs semaines à Cana. Le lendemain de son arrivée, tous ont la grande surprise de voir arriver Néthi, la Divine Adoratrice du temple de Mout à Karnak avec sa filleule Iset.

Trois jours plus tard, c'est Anne qui prend l'initiative de réunir un groupe de personnes, May, Néthi et Iset, Myriam et Sarâla, Jean et Judas. Débora, Marie de Béthanie et moi, Marie, nous sommes invitées à y participer mais Néthi pose deux conditions essentielles : notre cheminement étant encore très incomplet, elle souhaite que nous gardions totalement secret tout ce que nous entendrons. Elle souhaite aussi que nous n'intervenions d'aucune manière, ni pour, ni contre, car nous ne sommes pas encore en mesure de percevoir le grand mystère dont il sera question…

Bien sûr, ces deux conditions n'ont plus aucun sens aujourd'hui et je peux te raconter, Isapierre, comment le projet spirituel de la Passion a pris forme ce soir-là.

Entre les deux appartements de Myriam et de Sarâla, un temple a été aménagé avec les objets ramenés par les deux femmes de Kottayam. Autour d'un petit autel très bas, des sièges destinés à la prière ont été disposé. Nous sommes douze, neuf femmes et trois hommes… Néthi préside la réunion et se charge de placer les personnes selon un ordre qu'elle-même a décidé.

Elle demande d'abord à Yeshoua de s'asseoir au Nord, exactement en face d'elle, à Jean de se placer à l'est et à Judas de se placer à l'Ouest. Puis elle demande à May de se placer à sa droite, à Myriam de se placer à droite de Yeshoua, à Iset de se placer à droite de Judas, à moi Marie, de me placer à droite de Jean. Puis elle demande à Anne de se placer à sa gauche, à Sarâla de se placer à gauche de Yeshoua, à Débora de se placer à gauche de Jean et à Marie de Béthanie de se placer à gauche de Judas.

Après un petit moment de flottement où chacun s'efforce de s'ancrer à la place qui vient de lui être dévolu, patiemment, Néthi se charge de tous nous apaiser en déposant sur chacun un regard enrichi d'un Amour immense. Puis elle nous convie à une prière envers la puissance spirituelle féminine de notre choix, que ce soit Isis, Ashéra, ou Devi. C'est selon nos convictions et nos croyances spirituelles personnelles et nous devons veiller à rester dans le plus grand silence…

Très vite, une grande chaleur nous envahit, mais une chaleur qui vient de l'intérieur, une Énergie très puissante et très douce. Personne ne peut dire combien de temps s'est écoulé depuis le début mais très doucement, Néthi entame un chant qui envahit et pénètre agréablement tout le monde. Peu à peu, elle nous invite à ouvrir nos yeux et à nous recentrer dans l'espace où nous nous trouvons, un petit temple à Cana chez Myriam et à découvrir en quelle compagnie nous sommes.

Néthi semble hésiter à continuer… Sa physionomie est en train de changer, elle devient plus grave, plus soucieuse. Elle se tourne vers May qui l'encourage du regard puis vers Anne qui en fait autant. Il est évident que ces trois femmes agissent ensemble, que ce que Néthi s'apprête à présenter à tous est le résultat de leurs travaux à elles trois.

Néthi reprend la parole : En tant que femmes, nous savons toutes que les plus grandes puissances spirituelles de l'Univers sont féminines et que c'est pour travailler avec Elles, que nous venons nous incarner sur Terre. Notre rôle est de créer de l'Amour afin que l'Univers puisse continuer à vibrer afin de ne pas plonger dans un chaos qui le détruirait. C'est aux êtres humains qu'incombent la responsabilité de créer le plus d'Amour possible mais avant de découvrir ce qu'est vraiment l'Amour, ils doivent d'abord développer de la souffrance et en ressentir les effets d'abord sur eux-mêmes. Ensuite, s'ils acceptent de modifier leur niveau de conscience, alors ils apprennent à transcender leurs souffrances en Amour.

Néthi s'arrête de parler, jette un regard circulaire pour vérifier que tout le monde est en accord avec elle, ce qui semble être le cas. D'ailleurs, c'est un sujet qui a été développé pendant de nombreuses soirées. Encouragée par tous, elle reprend son exposé…

Malheureusement, depuis plus de onze siècles, des hommes ont créé des religions qui ne sont basées que sur des affirmations humaines forcément mensongères et que pour réussir à les imposer à tous, ils ont institué des systèmes de contrôle d'une violence impressionnante. En développant partout des peurs auxquelles les gens ne peuvent répondre que par de la haine et de la colère, ils ont détruits chez la majorité d'entre eux toutes volontés de progression individuelles. Un système de condamnation sans appel a été institué pour empêcher que des personnes continuent de vivre selon leurs propres perceptions. À cause de ces lois injustes, autoritaires et de plus, inhumaines, les gens sont devenus incapables de continuer à créer de l'Amour, ce qui prive dangereusement l'Univers d'une Énergie dont il a tant besoin.

De nouveau, Néthi s'arrête de parler afin que chacun puisse intégrer en lui, l'exposé dramatique qu'elle est en train de faire. Après un temps de silence, elle reprend la parole, Anne et May continuant de l'encourager du regard.

Le plus grave problème est que les gens ont cessé de penser par eux-mêmes, préférant ne plus prendre le moindre risque pour leur survie. Une simple pensée pourtant échangée discrètement avec une personne qui peut être amie mais qui préfère dénoncer afin de recevoir un avantage quelconque peut détruire une vie en condamnant son auteur à une grave sanction telle que la déportation dans une mine en plein désert où la mort deviendra alors la seule issue.

Il est donc indispensable de trouver un moyen qui ranimerait en un maximum de personnes la petite flamme intérieure qui permet, à ceux qui acceptent de la percevoir, de rester conscient que chacun est relié au Cœur de l'Univers. Pour se faire, nous devons réussir à générer une vague d'Amour gigantesque qui permettrait de dissiper les peurs collectives et de réamorcer en chacun sa conscience individuelle.

Cela a déjà été fait en Égypte par Isis et son époux Osiris avant qu'ils ne retrouvent leur place en tant qu'esprits Ascensionnées. Osiris a accepté de perdre la vie en se livrant à son frère Seth tourné vers le mal qui l'enferma dans un cercueil qu'il jeta dans le Nil. Isis et sa sœur Nephtys le retrouvèrent et le sauvèrent mais Seth lui retendit un second piège. Pour être sûr qu'Isis ne pourrait le sauver, il le découpa en treize morceaux qu'il cacha dans différentes provinces égyptiennes. Pourtant, en se reliant à sa force intérieure, Isis et sa sœur retrouvèrent douze morceaux mais ne purent retrouver le sexe d'Osiris certainement avalé par un poisson du Nil.

Par un subterfuge digne des meilleurs magiciennes, Isis redonna forme au corps de son époux, lui façonna un sexe en argile et s'unit en invoquant toutes les forces d'Amour de l'Univers. Elle fut aussitôt fécondée et donna naissance à un garçon qu'elle nomma Horus, le faucon. C'était la forme qu'elle avait prit quand elle chercha son époux. En fait, Horus est la réincarnation de son époux Osiris qui entra alors dans le panthéon des Dieux égyptiens.

Osiris, Isis et Nephtys avaient reçu de nombreuses initiations pour réussir à se détacher du poids de l'incarnation en réussissant à se relier à leur véritable forme qui est celle de l'Esprit. Yeshoua et Sarâla ont réussi les mêmes initiations et sont prêts à se sacrifier pour que l'Amour émerge dans cette région du Monde.

Pour que cela réussisse, nous devons d'abord développer une forme-pensée pleine d'Amour que nous ferons grandir chaque matin et chaque soir dans ce temple. Quand cette forme-pensée sera suffisamment grande, elle se transformera en vague d'Amour et se répandra dans tout le pays. Le moment de la Pâque juive serait un choix judicieux puisque c'est à ce moment que la population sera la plus importante à Jérusalem.

Nous allons désormais former trois Cercles Lumière que nous imbriquerons les uns dans les autres pour former une structure bien plus puissante, une Croix Lumière.

Yeshoua formera le premier Cercle avec moi Néthi, Anne et May. Jean, tu formeras le second Cercle avec Débora, Marie et Sarâla. Judas, tu formeras le troisième Cercle avec Iset, Marie de Béthanie et Myriam.

Nous conserverons nos places respectives tout au long de nos réunions. J'ai déjà tracé au sol les places que chacun devra respecter pour chaque célébration, celle du matin comme celle du soir. Les hommes se placeront dans les trois places dans le cœur en se tournant le dos, les femmes se répartiront face à eux…

Nous sommes douze personnes réunis dans la même barque, accessoire qui, dans la spiritualité égyptienne, permet de passer du monde humain au monde divin. Nous avons la possibilité d'entamer un travail spirituel fabuleux en lien avec le Cœur de l'Univers. Pour ce faire, nous devons réussir à nous dégager du poids de notre incarnation présente et nous rapprocher de notre véritable dimension spirituelle, celle de notre Esprit, d'en comprendre la véritable force.

À nous d'accepter de féconder cette partie du Monde en Pur Amour…

Néthi demanda à chacun de s'exprimer sur son acceptation et de faire part de ses doutes et de ses incompréhensions du moment. Il n'y eu aucune question et tous firent le choix de s'engager dans cette voie de Lumière…

Alors, le travail de la Croix Lumière commença le soir même,
Exactement 40 jours avant le vendredi de la Pâque.

Transcender les souffrances de toute une population en Amour pour réduire le mal et ses effets terrestres, la colère, le pouvoir, l'intention, l'appropriation, l'égoïsme, la lâcheté, et tant d'autres dont sont victimes les plus faibles, les femmes et les enfants, voila le travail qui vient de leur être confié et auquel ils ont tous adhéré…

Note d'Isapierre : Sacrifice ne veut absolument pas dire s’abandonner et tout perdre y compris la Vie. Faire le Sacrifice de sa Vie ce n'est pas mourir, c'est seulement et uniquement avoir la volonté profonde d’entrer dans un état Šacré pour découvrir la véritable Vie mais dans notre dimension spirituelle. Le premier des Sacrifices se fait dans le plan de l’Univers et il consiste d’abord à comprendre et à élargir notre mode de pensée humain à son immense dimension spirituelle.

Nous devons admettre que nous provenons du Cœur de l'Univers, que nous en faisons partie intégrante. Nous sommes reliés par une ligne dont la première extrémité est attachée en son centre et la seconde extrémité au fond de chacun de nous. Quand nous intégrons totalement l’existence de ce lien, alors nous entrons dans le premier des états Šacrés, un état à la dimension de l’Univers. À ce moment, les questions existentielles n’ont plus aucun sens puisque nous savons d’où nous venons, et surtout, vers quoi nous devons et allons retourner.

Cette conviction profonde ne peut que nous rassurer sur notre destinée, la Lumière commence à pénétrer chacune de nos cellules. Très simplement, nous devenons de plus en plus réceptifs aux Énergies Créatrices de l’Univers et selon la qualité de notre voyage intérieur, nous apprendrons à les recevoir à des niveaux de plus en plus puissants et à les utiliser pour aider les autres à progresser dans la Conscience.

Pendant ce temps en Palestine et en Judée…

Depuis plusieurs mois, Jeanne l'épouse de Chuza et Phasaelis, son épouse répudiée, parlent souvent de Yeshoua à Hérode-Antipas et celui-ci accepte de le recevoir une première fois pour faire connaissance. Devant la chaleur qui se dégage de lui, Hérode le prend en profonde estime et l'invite souvent dans son palais car il a toujours beaucoup de joies à s'entretenir avec lui de sujets très intéressants d'ailleurs…

Hérode-Antipas n'aime pas les prêtres du temple de Jérusalem qui ne cessent de le menacer lui et les membres de sa famille des pires châtiments de l'enfer. Peu à peu, il va commencer à comprendre que Yeshoua a peut-être les moyens de renverser cette religion qui impose un poids énorme sur le pays. En son for intérieur, ça l'arrangerait que Yeshoua agisse comme l'a fait David contre Goliath… Et en plus, il n'a aucune responsabilité à prendre dans cette action, il n'a qu'à surveiller les différents protagonistes. Si ce Yeshoua veut créer une nouvelle religion sur des bases bien différentes de celles du temple, bien qu'il trouve ses idées de faire grandir la Paix et l'Amour très utopiques, cela ne peut que le servir.

Peu à peu, Yeshoua l'informe de sa véritable démarche et lui demande son aide pour contourner le pouvoir du Sanhédrin, haute instance religieuse juive à Jérusalem afin de pouvoir s'adresser à la grande foule de la Pâque juive, près de 50.000 personnes venues en pèlerinage pour l'occasion. Le rôle d'Hérode-Antipas n'est que de le laisser faire en ignorant toutes les demandes d'intervention de la part des religieux à son encontre. Lui seul possède le pouvoir d'arrêter une personne et de la jeter en prison, les religieux ne pouvant agir que dans l'enceinte du temple.

Mais Hérode-Antipas est quand même très soucieux, une impression assez désagréable de devenir le complice d'un évènement qui risque de mal tourner. Ponce-Pilate n'est pas aimé car c'est un lunatique qui a des réactions imprévisibles et qui voue une haine tenace contre le Sanhédrin. Il comprend qu'il ne peut avoir un contrôle sur ce qui se passera alors. Il apprécie beaucoup Yeshoua mais pas au point de mettre son pouvoir en danger, il doit d'abord veiller à ne s'affaiblir d'aucune manière. Si Yeshoua veut s'exposer dangereusement à la foule, c'est son affaire, pas la sienne. Il faudra quand même l'intervention répétée de Phasaelis pour qu'il finisse par céder à cette demande si particulière, laisser ce jeune fou de Yeshoua s'exprimer en public pendant la fête religieuse la plus importante de l'année.

Mais si cela tourne mal, que pourra-t-il faire ? Il connait les sentences qui seront exigées par Anân, le grand prêtre !!! Ce dernier demandera certainement la mise à mort du trouble fête et comme cela devrait être une peine juive, normalement ce serait une condamnation par lapidation. Mais comme le pays est sous le contrôle des romains, Anân prend plaisir à faire exécuter les criminels par une sentence tout ce qu'il y a de romaine, la crucifixion. L'effet sur la masse populaire est bien plus grand, des milliers de personnes peuvent voir le martyr qu'endure le condamné, un spectacle qui peut durer une journée entière, parfois plus. Ça impressionne autant que ça décourage. Pour Anân, la lapidation est une mort bien très rapide qui ne fait participer que quelques personnes et souvent pendant un laps de temps très court puisqu'une seule pierre peut tuer le condamné ou le réduire au silence.

Donc, si ça tourne mal, Hérode-Antipas sait que Yeshoua sera crucifié… Il en a discuté longuement avec lui mais ce dernier ne veut rien savoir, il veut monter sur le Mont des Oliviers pour haranguer la foule et il souhaite qu'Hérode-Antipas prenne position pour son action. La crucifixion, il n'y pense pas bien qu'il la connaisse… Comme chaque année, il y aura certainement deux ou trois condamnations prononcées dans ce sens, histoire d'occuper et de satisfaire une foule très excitée par cette grande fête…

Préalablement au travail du groupe de Néthi, Myriam et Sarâla avaient déjà développé les activités des Cercles Lumière et il y en avait plusieurs qui donnaient d'excellents résultats. Néthi, Anne et May se déplacèrent d'un Cercle à un autre pour en estimer la puissance qui dépendait essentiellement de la sincérité et du courage des femmes qui y participaient et des hommes qui avaient accepté de lâcher leurs prérogatives masculines pour se mettre à leurs services.

Cela fait plusieurs mois que toutes ses personnes se préparent pour participer à un évènement très particulier mais que personne n'est capable de définir, c'est encore trop tôt. Des répétitions régulières ont lieu avec différents groupes mais peu parmi eux connaissent les tenants et aboutissants de ce travail. Tout le monde a accepté de réserver les quatre jours de la Pâque juive qui arrive bientôt et de les consacrer à prier tous ensemble pendant de longues heures sans interruption… Cette fête religieuse correspondrait au départ des juifs de l'Égypte où ils auraient été captifs. Pour l'occasion, cela se transforme aussi en la plus grande foire commerciale de l'année…

Mais moi, Marie, j'ai fait l'erreur de ne pas intégrer ces Cercles de Myriam, ma place dans le groupe de Néthi me semblant largement suffisant. J'ai quand même quelques difficultés à progresser comme elle le souhaiterait car ma foi envers la religion juive est toujours très forte et je ne peux encore en dévier… Quand le moment viendra, je serai tenue à l'écart car ma place n'aura pas été réservée.

À ce moment, il me reste encore une fille et elle n'a pas du tout l'intention de se marier. Depuis la mort de Joseph et mon installation chez Myriam, j'ai pris en main l'éducation de ses deux jeunes enfants, Sarah et Judas. Ce qui est étonnant, c'est que, bien que je sois leur grand-mère, je suis plus jeune de sept ans que leur mère. En ce moment, mon fils a 30 ans, Myriam en a 54 ans et sa sœur Débora en a 28. Leur fille Sarah a 10 ans et leur fils Judas en a 8. De son côté, Sarâla a 52 ans, ma fille en a 15 et moi j'ai 47 ans. Pendant que j'y suis, ma Mère Anne a 37 ans de plus que moi, soit 84 ans et May en a 76. De son côté, Néthi en a 56 bien qu'elle n'en fasse guère plus de 40 et sa filleule vient de fêter ses 21 ans.

En quelques semaines, tout s'enclenche très vite pour Yeshoua… Chuza a pris en main toute l'organisation de cet évènement extraordinaire. C'est dans sa demeure que lui et son épouse Jeanne ont décidé d'accueillir toutes les personnes qui vont participer à l'animation des douze Cercles Lumière. C'est un groupe de 84 femmes et 12 hommes qui doivent être hébergés, nourris et soignés pendant quatre jours. Pour recevoir tout ce monde, Chuza a dû libérer certains espaces et les aménager pour y disposer les salles de méditations et les salles de repos.

Il doit aussi accueillir de nombreux disciples de Yeshoua qui devront l'accompagner et l'escorter pendant ces trois jours. Ce sont surtout des hommes à l'esprit révolutionnaire et qui perçoivent Yeshoua comme étant le Sauveur certes mais aussi le futur roi d'Israël. Parmi eux, certains ont demandé à être investi d'un mandat afin de propager les nouvelles paroles qui devraient libérer le pays tout entier.

Le Début de la Pâque…

Yeshoua ayant émit longtemps à l'avance l'idée de les réunir pour un dernier dîner ensemble, Chuza a fait blanchir pour l'occasion une grande pièce normalement à l'usage de ses domestiques. En fin d'après-midi, Yeshoua accompagné de Myriam et de dix apôtres se mettent à table, Jean et Judas étant occupés à préparer les Cercles Lumière. Ce soir-là, tous auront droit à un enseignement particulier en lien avec la spiritualité égyptienne où il leur parle d'un culte très particulier envers la Déesse Isis.

A la fin du repas, Yeshoua prend une galette de pain et la brise en douze morceaux. Ce geste est symbolique, il doit faire comprendre aux disciples les raisons pour lesquelles ils devront se séparer et partir chacun dans des directions différentes. Puis Yeshoua prit son calice qui était plein de vin… Après un recueillement de quelques minutes, il leur propose de tous en boire une gorgée. En le tenant entre ses mains, il a déposé dans le vin des énergies spirituelles qui lui sont propres et dont ils auront besoin quand ils se répartiront dans le Monde pour prêcher son enseignement sur l'Amour…

Quand tous furent apaisés, Yeshoua leur proposa d'aller se détendre dans le jardin des oliviers qui était tout proche du lieu où ils se trouvaient. D'un simple regard échangé, Myriam sut que le moment était venu. Comme Néthi, lui avait demandé, elle se sépara du groupe et revint auprès des femmes.

L'Arrestation de Yeshoua…

Le Sanhédrin, tribunal religieux juif, avait été informé par la rumeur publique du fait que Yeshoua voulait s'exprimer en public. Anân, le grand prêtre avait déjà envoyé deux missives à Hérode-Antipas qui n'y avait pas répondu. Comprenant qu'il n'obtiendrait rien de sa part, Anân donna l'ordre à Caïphe d'agir discrètement pendant la nuit pour arrêter ce Yeshoua qui mettait leurs pouvoirs en danger.

Peu après, un groupe de policiers du Sanhédrin entra dans le parc pour venir se saisir de Yeshoua. Le trouver ne posa aucune difficulté puisque l'ensemble de la population savait où on pouvait venir écouter les enseignements de ce maitre si différent des autres, qui parlait de l'Amour de Dieu et non de sa colère, qui mettait en avant la force que chacun devait retrouver au fond de lui et non la soumission à un groupe quel qu'il soit.

L'histoire de Judas le traitre, n'a été inventée que pour disculper le sanhédrin. Les sbires de Caïphe n'avaient pas besoin de cela, ils savaient trouver quelqu'un seulement par la terreur qu'ils faisaient régner autour d'eux, et sans avoir recours à trente pièces de monnaie. Anân veut mettre à profit les quelques heures qui vont suivre pour monter un dossier de toutes pièces à la charge de Yeshoua. En le séquestrant, il pense l'affaiblir, en le maltraitant, il veut réduire son rayonnement sur les autres et en l'enfermant parmi les siens, il le rend bien plus docile.

Mais pendant ce temps dans Jérusalem…

Dans la grande maison de Jeanne et de Chuza se passe une énorme effervescence. Pour animer les douze Cercles Lumière, 84 femmes et 12 hommes, tous vêtus de blanc, sont arrivés depuis la veille. Après s'être restaurés, ils se sont répartis dans différentes pièces de la demeure spécialement aménagées pour les circonstances pour y dormir. Ils doivent passer la nuit au calme afin d'être prêts, dès six heures demain matin, le vendredi, premier jour de la Pâque.

Pour la circonstance, Chuza a fait venir une cohorte de domestiques triés sur le volet afin de servir le mieux possibles toutes les personnes présentes ainsi que le groupe de Myriam, presque une centaine de participants en tout. À sa tête, l'impressionnante et rayonnante Néthi que beaucoup aimeraient voir en elle la réincarnation de la reine de Saba.

La dernière méditation Croix Lumière a eu lieu ici ce matin même en compagnie de Yeshoua. Les membres de ce groupe ont désormais pour tâche de renforcer la puissance des douze Cercles Lumière qui vont bientôt s'activer. Pour harmoniser les lieux, Philon d'Alexandrie est venu avec un groupe de vingt-quatre thérapeutes afin de s'occuper de tous, de les aider à se détendre et à libérer des corps qui risquent d'être soumis à des tensions intérieures qui pourront être parfois assez violentes.

Pour compléter sa domesticité habituelle, Hérode-Antipas a prêté à Chuza une partie de son personnel. C'est près d'une centaine de personnes qu'il faut aussi nourrir et héberger pendant ces trois jours de fête mais pour un intendant comme lui et aussi grâce à l'aide de Jean, tout devrait très bien se passer.

Le partage du Pain et du Vin…

Au petit matin du vendredi de Pâque, tous se retrouvent pour un premier repas en commun dans la pièce qui a servi la veille pour le repas avec les apôtres. Ils apprennent de la bouche de Jean que Yeshoua a été arrêté dans la nuit et qu'il est détenu par Caïphe. Il les invite à prier tout en restant dans la Joie et surtout pas dans la peine.

Quelques minutes plus tard, Jean les invite à partager le pain et le vin comme cela se faisait bien avant, pratique que Yeshoua tenait à faire chaque fois qu'il mangeait avec eux. Malheureusement, cette pratique a été déformée et ne peut générer que des tourments insipides pouvant aller jusqu'à transformer n'importe quel croyant sincère en cannibale spirituel !!!

Prenez un petit pain… Déchirez-le entre vos doigts pour vous en nourrir et avalez le premier morceau… Que ressentez-vous ? Rien… Maintenant, prenez un autre petit pain et choisissez de le partager en trois parts égales, une pour votre voisin de droite, une pour votre voisin de gauche et une pour vous… Pendant ce temps, ces derniers ont fait la même chose que vous et viennent de vous donner chacun une part. Vous avez donc trois morceaux de pain devant vous, la même quantité qu'avant… Que ressentez-vous alors ??? De l'Amour !!!

Prenez la carafe de vin… Servez-vous, servez aussi vos voisins, buvez la première gorgée… Que ressentez-vous ? À part le goût du vin, rien… Reprenez la carafe et tenez-la entre vos mains… Faites une très courte prière pendant laquelle vous déposez dans cette carafe des intentions d'Amour capables d'aider les personnes qui vont boire à ce même récipient que vous… Servez respectueusement les personnes qui vous le demandent… Que ressentez-vous ? Seulement le goût du vin ou autre chose de bien plus puissant comme de l'Énergie !!! Ce n'est qu'une bénédiction et tout le monde ou presque peut la faire…

À la fin de ce repas, les femmes et les hommes qui composent les huit premiers Cercles Lumière rejoignent les pièces qui leur ont été assignées pendant que les quatre autres se répartissent dans les pièces de repos pour se détendre en attendant de prendre la relève.

Pour chacun des Cercles Lumière, huit coussins, sept de couleur claire pour les femmes et un de couleur foncée pour l'homme sont disposées en rond. Un neuvième coussin de couleur or, sur lequel est posé un gros cristal, est placé au centre du rond. Néthi l'a spécialement énergisé afin que Yeshoua puisse, par son intermédiaire, se connecter à chaque Cercle Lumière en activité afin d'y puiser l'énergie dont il aura besoin à chaque instant…

Quatre autres coussins, de couleur rouge, ont été disposés à l'extérieur du rond de manière à former un carré dans lequel s'inscrit le Cercle Lumière. En cas de faiblesse d'un groupe, il sera possible à d'autres femmes telles que Néthi ou Sarâla d'intervenir en se plaçant sur l'une de ces places, le temps de faire remonter le niveau d'énergie du Cercle Lumière.

Normalement, une femme ne peut être remplacée que par une femme et un homme que par un homme… histoire de respecter les polarités énergétiques. Mais Néthi et Sarâla, Jean et Philon venu possèdent une particularité spirituelle, ces quatre personnes peuvent recevoir et renvoyer aussi bien les énergies féminines que masculines. En cas de défaillance, elles peuvent remplacer autant un homme qu'une femme. De leurs côtés, Judas ne pourra prendre la place que d'un homme tandis que May, Anne, Iset, Marie de Béthanie, Myriam et Débora ne pourront remplacer qu'une femme.

Le Vendredi Saint…

A six heures du matin, la méditation commence… Pendant ce temps Yeshoua est amené devant Caïphe, le grand prêtre du temple de Jérusalem qui l'envoie ensuite devant son beau-père Anân… Ce dernier considère Yeshoua comme très dangereux, un révolutionnaire qui peut réduire gravement la fréquentation du temple. Malgré une réunion d'urgence de tous les membres du Sanhédrin, aucune décision ne peut être prise sans l'accord de Ponce-Pilate, seul autorisé à prononcer une sentence de mort.

Près d'un millier de prêtres ont revêtus des vêtements civils et ont été chargé par Caïphe de dénoncer Yeshoua devant Ponce-Pilate en dénonçant des propos qu'il aurait tenus, des faux témoignages bien-sûr.

Le soleil est en train de se lever quand une foule extrêmement bruyante envahit la cour d'entrée du palais de Ponce-Pilate. Au milieu d'eux, Yeshoua est encadré par une milice du Sanhédrin. Ils lui ont mis des chaines aux poignets et entravé les jambes avec.

Quand Ponce-Pilate parait au sommet de l'escalier, l'excitation de la foule est à son comble, et il est très impressionné par l'agressivité qui s'en dégage. En une fraction de seconde, il réalise qu'il ne faudrait pas grand-chose pour qu'une émeute se déclenche. Il doit jouer serré, sa position n'est pas du tout confortable car son épouse Claudia connait Yeshoua et lui a fait promettre de ne pas lui faire de mal. Il sait qu'il ne pourra pas respecter sa promesse. Une grande partie de sa garnison est disséminée sur les chemins aux abords de Jérusalem et ici, dans la caserne qui jouxte son palais, il ne dispose que de deux cent hommes et ce sont surtout des vétérans souvent des alcooliques qui attendent leur libération. Face à cette foule sur le point de se déchainer, ils ne tiendraient pas plus de quelques minutes.

Alors Ponce-Pilate décide de négocier avec Caïphe mais face à ses exigences, il préfère essayer de contourner le problème… C'est un problème entre juifs et il n'a pas à s'en occuper. Aussi, il donne l'ordre que Yeshoua soit envoyé devant Hérode-Antipas, à lui de décider ce qu'il convient de faire face à Caïphe mais surtout face à Anân, le grand prêtre.

Mais à son tour, l'entretien avec Hérode-Antipas ne se passe pas très bien. Devant l'agitation de la foule en colère, il préfèrerait que Yeshoua abandonne son projet… S'il acceptait de ne plus rien faire, Hérode-Antipas pourrait négocier avec Anân mais à ce moment, il est bien obligé de penser à ce que ce dernier exigerait de sa part. à son tour, il réalise que s'il prend position pour Yeshoua, il prend le risque de provoquer une émeute… Tandis que s'il prend position contre lui, cela éloignera le danger d'une rébellion. Finalement, C'était à Ponce-Pilate de régler cette affaire, alors s'il veut sauver Yeshoua, c'est seulement sous la juridiction romaine qu'il a une chance de s'en sortir. Alors, il le renvoie au préfet romain…

Depuis le matin, la foule aux abords du palais de Ponce-Pilate a encore grossie. Des femmes et des hommes sont venus pour tenter de défendre Yeshoua mais comment pourrait-on séparer leurs cris envers Yeshoua des cris et des insultes proférées contre lui ? Dans l'espoir d'apaiser la foule, Ponce-Pilate décide de le faire fouetter pour les fautes qui lui sont reprochées…

Le décurion chargé d'exécuter la sentence manque d'expérience. Il aurait dû comprendre que le préfet ne souhaitait qu'une légère punition de principe mais il se laisse envahir par toute la haine que la foule déverse sur son prisonnier. Alors, il fait emmener Yeshoua dans une des cours de la caserne et le laisse à des soldats qui sont déjà fortement éméchés.

Personne ne pouvait prévoir un tel dérapage… mais dans l'entourage de Yeshoua, ce risque était très bien connu. Les hommes deviennent agressifs parce qu'ils ont peur, ils ne font pas les guerres parce qu'ils sont courageux, ils font des guerres parce qu'ils ont lâches et qu'ils ont peur de se percevoir vraiment… Les amitiés que Yeshoua avait développées avec beaucoup de personnes ne servent plus à rien. Face à la colère de la foule, aux menaces de révolte de plus en plus forte, des notions d'amitiés et d'Amour n'ont plus leurs places.

Hérode-Antipas et Ponce-Pilate ont pris peur et le plus important pour eux deux est de ne pas s'affaiblir d'aucune manière. S'ils sont dans cette situation très indélicate, c'est à cause de Yeshoua qui a osé affronter Anân le grand prêtre. Alors tout les deux décident de ne plus s'opposer et d'abandonner Yeshoua à la vindicte populaire. Caïphe veut une sentence de mort alors Ponce-Pilate la lui accorde.

Pour prononcer la peine capitale, Ponce-Pilate demande à son décurion de ramener Yeshoua devant lui. Ce n'est qu'au bout d'un long moment qu'il revient avec des soldats qui encadrent un homme gravement torturé. Il n'a pas été que fouetté, il a été flagellé et une grande partie de son corps est en lambeaux. Une couronne d'épine lui a été enfoncée sur la tête et il saigne de partout.

Ponce-Pilate est consterné, ce n'est pas ce qu'il voulait, le seul geste qu'il trouve à faire est de se laver les mains tellement il se sent sale de ce qui vient de se passer dans son palais. Alors, d'un large geste du bras, il donne l'ordre à ses soldats d'obéir à la requête de Caïphe et d'exécuter la sentence… Le chemin vers le Golgotha commence…

Pendant ce temps, les Cercles Lumière sont actifs depuis plusieurs heures et commencent à dégager une immense et magnifique Énergie. Cette Énergie doit atteindre une puissance importante pour que Yeshoua puisse supporter les énormes souffrances qui lui sont infligées dans sa chair. Il est important que sur le plan cérébral, il reste en paix malgré les tourments physiques dont il est l'objet.

Yeshoua doit rester dans l'Amour le plus pur…

Néthi, May et Anne ont défini comment créer la vague d'Amour qui doit bientôt se déverser sur Jérusalem et c'est Myriam et Sarâla qui ont développé les Cercles Lumière pour alimenter Yeshoua en Énergie d'Amour... À tout moment, huit groupes sont constamment en prière tandis que les quatre autres doivent se reposer et s'alimenter. Les cycles sont d'une heure et demie et les groupes font toujours deux cycles de travail suivis d'un cycle de repos en alternance les uns par rapport aux autres bien sûr. Pendant ces pauses qui ne peuvent donc excéder une heure et demie, les thérapeutes de Philon et les masseurs recrutés en grand nombre les aident à se détendre. Ils sont capables de les endormir profondément en quelques secondes en exerçant quelques pressions des doigts sur des points du corps très précis…

Tout ce travail est orchestré par Chuza qui doit improviser sans arrêt selon les faiblesses des uns ou des autres. Lui-même ne participe pas personnellement à la prière mais il est partout donnant des ordres ou des consignes à ses domestiques. Aucun bruit n'est toléré et cela demande une attention de tous les instants pour ce personnel qui a été spécialement choisi pour son calme. Plus de deux cent personnes, thérapeutes, masseurs et domestiques se relayent pendant ces deux jours dans une discipline quasi-militaire et aucune ne faillira à sa tâche…

De son côté, Philon et Sarâla se sont chargés de veiller au bon fonctionnement des Cercles Lumières. Ils surveillent attentivement ce qui se passe pour le cas où l'une des personnes en prière craquerait. Disséminées entre les différentes salles, plusieurs femmes sont prêtes à intervenir pour le cas où une femme aurait une difficulté provisoire. Quand cela arrive, elle est discrètement prise en charge par un des thérapeutes et sa place est reprise pendant tout le temps nécessaire à sa remise en forme. Iset, Marie de Béthanie et Débora vont remplir cette fonction de remplaçante de très nombreuses fois.

Néthi, Anne et May se sont absentées. Elles doivent suivre attentivement ce qui se passe afin de guider les Énergies dégagées par les Cercles Lumière et apporter une aide spirituelle très importante à Yeshoua.

À l'entrée de chaque pièce où fonctionne un Cercle Lumière, un domestique est chargé de distribuer de l'eau fraîche où des infusions chaudes aux personnes qui lui font signe. Comme les médiums doivent rester les yeux clos, un code a été mis au point depuis plusieurs semaines pour que le personnel comprenne le besoin de chacune sans commettre d'erreur. Selon les moments, des serviettes fraiches ou chaudes sont distribuées ou remplacées. L'organisation est exemplaire, toutes les personnes présentes ayant au fond d'elles la conviction profonde de participer à un évènement aussi inédit qu'important.

Jamais Chuza ne s'accordera une seule seconde de repos, se contentant parfois de quelques soins par un des thérapeutes qu'il croise dans les couloirs. Son planning est parfaitement rodé mais demande de sa part une vigilance totale. De leur côté, Sarâla et Philon ne sont liés à aucun Cercle Lumière en particulier. Leur rôle est de veiller à ce que le niveau d'Énergie de chaque Cercle Lumière reste élevé… Sans cesse, ils passent d'une pièce à l'autre, s'asseyant si c'est nécessaire à l'une des places prévues en carré afin de remonter le niveau d'Énergie. Quand il redevient satisfaisant, l'un et l'autre quittent le Cercle Lumière et continuent leurs surveillances auprès des autres Cercles… Comme Chuza, ils ne vont s'accorder aucun repos durant ces deux jours. Ce travail de prière avec les Cercle Lumière a commencé le vendredi à six heures du matin et se terminera le dimanche à dix heures du matin, 52 heures de méditation sans la moindre interruption… En moyenne, chaque participante ou participant aura médité trente-cinq heures…

Moi, Marie, je n'ai pas voulu participer aux Cercles Lumière. Le fait de savoir que mon fils Yeshoua allait faire une action très dangereuse ne me permettait pas de rester sereine. Mais quand je suis arrivée de bonne heure le vendredi matin, alors que je pensais pouvoir aider à l'intendance, Néthi m'a demandé de ne pas entrer, que ma place n'était pas ici. Dès que le personnel a été au complet et que tous avaient pris leur place, elle donna l'ordre de fermer les portes. Personne ne devait entrer dans cet espace que l'on pouvait comparer à un temple afin de ne pas perturber cet immense travail spirituel.

Chuza et Sarâla vont quand même venir me parler mais ils ne m'autorisent pas à entrer. Très gentiment, ils me proposent d'aller me reposer chez une de mes amies mais comment pourrais-je abandonner mon fils. Alors avec un groupe de Femmes amies qui me soutiendront tout au long de cette journée, je vais m'efforcer de rester le plus proche possible de mon fils Yeshoua…

Le Chemin de la Croix…

Moi Marie, je vais assister à la crucifixion de mon fils Yeshoua... Une première fois, je le vois passer dans la rue étroite qui mène sur les hauteurs de la ville, vers le Golgotha. Malgré les nombreuses plaies qui lui ont été faites sur tout le corps, il n'a pas l'air de trop souffrir, il est resté très rayonnant… Avec beaucoup de tendresses, il m'a trouvé au milieu de la foule pourtant très dense et il me regarde intensément. À chaque fois, au lieu de m'attrister de son état, je me sens inondée de son Amour… Peu à peu, le calme et la paix s'installent en moi et je ne peux que m'agenouiller pour prier pour que la Paix triomphe en chacun.

C'est à ce moment que je me souviens du vœu que j'avais formulé à l'âge de treize ans, ce Sauveur que j'avais appelé de mes prières, c'est mon propre fils et je comprends alors qu'il est avant tout le fils d'Ashéra qui est venu pour nous libérer de nos souffrances et de l'emprisonnement dans lequel les hommes nous ont rejetés… Maintenant, je vois très nettement son immense bonté, son Amour incommensurable et du plus profond de mon cœur que je sens nettement s'ouvrir, je ne peux que remercier Ashéra, Mère divine vénérée par les femmes malgré les interdits religieux.

Sans savoir, la foule vocifère contre Yeshoua simplement parce que des centaines de prêtres habillés de vêtements ordinaires se sont répandus tout au long du chemin pour pousser les gens à la haine. Malgré qu'il soit protégé par une importante escorte romaine bien plus respectueuse que ceux qui l'ont flagellé ce matin, Yeshoua est sans arrêt agressé par des jets de pierres alors qu'il traine une croix en bois d'un poids d'environ 100 kg.

Le comportement des soldats va se modifier peu à peu. Chaque fois que l'un d'eux plonge ses yeux dans ceux de Yeshoua, ce dernier l'inonde d'Amour et le met spontanément dans une grande Paix. Certains soldats souhaiteraient sincèrement le soulager du poids de la croix qu'il traine mais à cause de la foule en délire, ils ne peuvent s'y risquer. Normalement, le condamné doit être seul à porter sa croix même si cela provoque sa mort en chemin. Mais à plusieurs reprises, les soldats vont choisir une personne dans la foule pour aider Yeshoua à se relever ou à franchir un passage particulièrement difficile. C'est ainsi que Simon sera sollicité par eux et qu'il finira par porter la croix jusqu'au sommet du Golgotha…

Simon me connaît, moi Marie, depuis très longtemps car nous sommes issus de la même famille. Il ne connait Yeshoua que par ce que d'autres lui ont dit mais dès qu'il le voit alors qu'il est sur le point de s'effondrer, il a spontanément envie de courir vers lui pour l'aider. Quand le centurion qui dirige la troupe le voit se dégager de la foule avec une si belle prestance, il donne l'ordre à ses hommes de le laisser faire. C'est d'ailleurs eux qui vont l'aider à se glisser sous la croix au côté de Yeshoua pour mieux le soulager.

Il est quinze heures quand Yeshoua et Simon arrivent sur le lieu du supplice. De leurs propres initiatives, les soldats reprennent la croix et la posent au sol tandis que Simon aide Yeshoua à s'asseoir sur ses genoux dans un face à face pathétique. Yeshoua est épuisé mais dans ses yeux, une lumière intense est en train de grandir. Pendant ce temps, les soldats attendent.

Alors, d'un simple geste de la main, le centurion invite Simon à se retirer discrètement… Pour Simon, ce moment est terrible, il a l'impression d'abandonner Yeshoua à son sort et cela le laisse profondément malheureux. Mais que peut-il faire face à cette foule venue faire la fête autour des suppliciés ? Un dernier regard entre eux fait que Simon accepte de se relever. Mais profondément ébranler, sans se retourner, il préfère aller cacher sa détresse dans un recoin à l'écart.

Yeshoua est tellement épuisé qu'il ne peut se relever. Alors, très respectueusement, deux soldats le prennent par les épaules et le relèvent tandis que le centurion en profite pour lire la sentence décidée par Anân et Caïphe et approuvée par Ponce-Pilate. Ces trois là se sont enfermés dans le pouvoir et chacun d'eux est perclus de peur à l'idée que les deux autres puissent l'affaiblir. Ce n'est donc que par peur qu'ils ont agi ainsi, par lâcheté…

Alors, pendant que la sentence est lue par le centurion, Yeshoua se laisse glisser des bras des soldats pour s'agenouiller afin de prier, tandis que la foule, de plus en plus agressive, est difficilement contenue à distance par les soldats. Les deux autres condamnés sont déjà en croix depuis plus d'une heure et de nombreux râles s'échappent de leur bouche. Eux n'ont été que fouettés car leur agonie doit durer le plus longtemps possible, jusqu'au dimanche soir peut-être. Jusque-là, ils devront supporter les insultes et les crachats de milliers de personnes enfermées dans la haine et la colère. Les soldats devront donc veiller à ce que personne ne mette un terme prématuré à leur martyr par un jet de pierre par exemple.

Un médecin dépendant de la maison d'Hérode-Antipas est venu avec un baume insensibilisant fabriqué par Myriam. Pendant que Yeshoua est encore agenouillé et protégé de la vue de la foule par la troupe militaire, l'homme lui prend les mains et les enduits abondamment de ce baume. À sa demande, les deux soldats aident Yeshoua à se relever et l'homme en profite pour lui enduire les deux chevilles de la même manière. Il ne faut que quelques minutes pour que ce baume très camphré fasse son effet.

Tout naturellement, un groupe de femmes va créer la diversion nécessaire en entonnant un chant des morts obligeant toutes les personnes présentes à rester dans le silence. Juste après ce temps, les soldats couchent Jésus sur la croix et commencent à lui attacher les bras et les épaules avec des cordes. Ainsi soutenu, il devrait moins souffrir. Dés que cela est fait, le centurion donne l'ordre de lui clouer les deux poignets.

Yeshoua ne pousse aucun cri malgré la douleur même si les souffrances qu'ils endurent sont bien atténuées par le baume de sa chère Myriam. Mais chacune de ses plaies le fait énormément souffrir au moindre mouvement. Les contractions musculaires dues à la douleur sont heureusement limitées par le fait que les cordes bien serrées empêchent tous mouvements incontrôlables qui risqueraient de provoquer des déchirures qui aggraveraient l'état de ses poignets. Puis les soldats se chargent de clouer un sabot dans le bas de la croix afin de soutenir le corps de Yeshoua. Ceci fait, ils se mettent à deux pour placer ses pieds l'un sur l'autre sur le sabot trop étroit tandis qu'un troisième soldat se charge d'enfoncer un troisième clou au travers des deux chevilles, en veillant à le planter au plus près des deux articulations. Puis ils prennent une autre corde et attachent Yeshoua avec au-dessus des genoux pour empêcher toute flexion de ces jambes qui risquerait de provoquer une asphyxie très douloureuse.

Yeshoua respire par saccades, ses yeux s'ouvrent et se ferment sans arrêt. Les plaies de son corps le font bien plus souffrir que ses membres immobilisés et gravement détériorés par les clous. Lentement, il sent que la croix est soulevée par plusieurs soldats et qu'elle est trainée pour que sa base s'enfonce dans un trou prévu pour son redressement. Le choc quand elle glisse dedans lui provoque de nouvelles douleurs et il ne peut que fermer les yeux pendant que se prolonge la mise en place. Viendront ensuite de nombreux chocs donnés sur des pierres qui sont enfoncées à coup de masse pour bloquer la croix le plus verticalement possible.

Leur travail fini, les soldats sont pris d'une émotion immense… En lâchant la croix qu'ils tenaient encore, ils se reculent silencieusement et n'osent pas lever la tête pour regarder leur victime. Aucun d'eux n'a envie de s'en moquer… Autour d'eux, plus personne ne bouge, un grand silence vient de se faire… La foule prend conscience que la sentence est appliquée et que quelque chose d'irréparable vient d'avoir lieu sous leurs yeux. Parmi eux, beaucoup se libèrent peu à peu des haines et des tensions qui les envahissaient.

Yeshoua devait-il monter sur le trône d'Israël ? Certains le pensent. Était-il un imposteur comme le prétend le grand prêtre Anân ? Non, ce n'est pas possible qu'un homme de qui se dégage autant d'Amour ne soit pas quelqu'un de vrai, de sincère, une personne baignée d'un Amour inconditionnel.

Pendant ce temps, les prêtres travestis en gens du peuple sentant le changement se faire autour d'eux, préfèrent redescendre au temple, convaincus qu'ils n'ont plus rien à faire sur le Golgotha. Anân doit être très satisfait et il saura les remercier pour le travail de manipulation populaire qu'ils ont réalisé une fois de plus aujourd'hui.

Au fur et à mesure que ces personnages de l'ombre quittent la foule, la haine et la colère redescendent avec eux. La grande majorité de la foule commence à percevoir la véritable puissance spirituelle de Yeshoua et beaucoup se souviennent des paroles de sagesse qu'ils ont entendues. Alors de groupes en groupes, les gens commencent à échanger les messages de Paix, d'Amour et de Confiance que Yeshoua exprimait sans cesse sur les chemins de la Palestine.

La journée de ce vendredi de Pâque est radieuse et pour tous elle est avant tout une journée de repos. Aussi beaucoup se sont installés sur les coteaux du Golgotha pour y déjeuner et y passer un moment paisible... Parfois, des personnes passablement éméchées se lèvent et s'approchent des trois croix pour voir dans quel état sont les trois condamnés. Parmi eux, certains se permettent d'interpeller Yeshoua sans le moindre respect mais heureusement, les soldats les empêchent d'approcher de trop près pour lui jeter des pierres. Étonnamment, en leur for intérieur, ils savent qu'ils sont là pour protéger Yeshoua…

Quand moi, Marie, je m'approche avec mes amies, ils nous laissent passer comme s'ils savaient qui nous sommes. Ainsi nous pouvons nous placer au pied de la croix pour soutenir Yeshoua par nos prières. Il est là, au-dessus de nous se confondant avec le Ciel. Malgré qu'il garde les yeux fermés, je sais qu'il nous voit et qu'il nous envoie tout son Amour.

Le corps bien soutenu par les cordes qui lui passent sous ses bras, Yeshoua prie intensément pour que toute cette haine et cette colère qui s'est abattue sur ce pays soit combattue par l'Amour. Sa compassion pour les souffrances du Monde est perceptible de très loin. Les soldats présents à ses pieds sont les premiers à sentir la puissance de sa bénédiction et ils ne peuvent que faire grandir en eux un profond respect pour cet homme si particulier. L'un d'eux se permet de lui humidifier plusieurs fois les lèvres avec de l'eau mélangée à du vin de garnison de piètre qualité afin qu'il puisse se désaltérer.

Les heures passent et la ferveur est telle que n'importe qui peut remarquer qu'il se passe quelque chose de très particulier. L'excitation habituelle est remplacée par une paix inhabituelle. Anân et Caïphe, informés par leurs espions, décident de mettre un terme à ce qui se passe et ordonnent d'anticiper la fin des crucifiés, ils ne doivent pas rester plus longtemps sur le Golgotha. Alors, sur ordre de Ponce-Pilate, les soldats brisent les jambes de deux autres condamnés afin que, n'étant soutenus que par les bras, ils s'étouffent rapidement en quelques minutes mettant un terme définitif à leur supplice.

Mais aucun soldat n'ose faire de même sur Yeshoua... En ce moment, plusieurs parmi eux pleurent sans comprendre ce qui leurs arrivent et les ordres répétés n'y feront rien puisque le centurion lui-même refuse de les appliquer…

La Nuit sur le Golgotha…

Alors que la nuit est en train de tomber et que les pentes du Golgotha sont encore noires de monde seulement éclairées par un grand nombre de torches, le ciel se couvre brutalement d'immenses nuages qui lâchent soudainement des tonnes d'eau… Malgré que la majorité des torches sont noyées par ce déluge aussi subit que violent, l'obscurité ne se fait pas pour autant…

Ce qui est étonnant, c'est que cette pluie est chaude et elle procure une douceur particulière à toutes les personnes qu'elle touche… Au début, les gens se sont mis à courir en tous sens pour se mettre à l'abri mais à part les maisons qui se trouvent dans le bas, il n'y a rien pour se protéger de cette pluie. Pourtant, au lieu de créer un désagrément, une grande douceur finit par envahir toutes les personnes et les fait entrer dans un calme aussi étonnant qu'impressionnant.

Un grand silence se fait alors et la foule cesse de se disperser en tout sens… Peu à peu, une marée humaine remonte lentement les pentes du Golgotha et dès qu'ils ne peuvent plus progresser, les gens se mettent à genoux regardant la croix sur laquelle Yeshoua est en train d'agoniser… Il est toujours conscient de ce qui se passe et il continue de prier pour le salut de tous. Vers 22 heures, après de nombreuses heures de supplices, il rend son dernier souffle…

À ce moment précis, un éclair blanc pénètre le ciel, s'immobilise au-dessus du Golgotha et éclate en se dispersant dans toutes les directions… Un murmure envahit toute la foule. Comme au moment où Yeshoua a été cloué sur la croix, une femme entonne le chant des morts qui est aussitôt repris par des milliers d'autres et aussi par des hommes. Même ceux qui ne le connaissent pas, le chantent aussi…

De nouveaux éclairs identiques au premier apparaissent et irradient ciel sans faire le moindre bruit… Il est évident que la foi de beaucoup de personnes est en train de s'éveiller et que la pluie qui continue de tomber est là pour les aider à se laver de leurs erreurs. Des énergies inconnues inondent beaucoup d'entre eux provoquant des vibrations intenses. Dans les heures qui suivront, beaucoup seront guéris de maladies parfois incurables… Des lépreux vont devenir lumineux et leur corps va retrouver sa santé et son état d'avant. Des paralytiques vont pouvoir jeter leurs béquilles et remarcher avec difficulté certes, mais dans une joie impressionnante. Des vieillards complètement recroquevillés vont se redresser et pourront de nouveau regarder le ciel…

Des rabbins qui ne sont pas à la solde de Caïphe s'approchent alors de la croix, enlèvent les cales et dégagent les pierres qui la bloquent. Aider par les soldats romains, ils la soulèvent et la posent à plat sur le sol avec un immense respect… Si quelques heures auparavant, certains s'étaient réjouis de la condamnation de Yeshoua, tous pleurent ce qui vient de se faire, ils viennent de tuer le Sauveur tant attendu qu'ils ont été incapables de reconnaitre…

Nicodème étant le seul à avoir des gants s'affère à arracher les clous qui traversent les mains de Yeshoua pendant que deux soldats ont beaucoup de difficulté à enlever celui qui tient les pieds. Il conservera pieusement ses deux gants imprégnés du sang du Christ avant de les transmettre bien plus tard à son neveu Isaac qui les sauvera d'une manière étonnante avant que Jérusalem ne soit détruite en l'an 70.

Malgré les terribles souffrances qu'il a endurées depuis son arrestation, le corps de Yeshoua est resté d'une douceur incroyable au point que ceux qui le touchent en évitant les nombreuses plaies sont transportés dans une béatitude qui les pousse à se mettre en prière non plus pour le salut de Yeshoua mais pour le salut de tous. Leur niveau de conscience est en train de grandir, si la Passion se termine, la transformation spirituelle tant nécessaire est en train de se faire...

Mais le cérémonial religieux juif doit être respecté.
Aucune activité n'est autorisée le jour du sabbat.

Aussi les rabbins n'ont que très peu de temps pour emmener le corps de Yeshoua dans un caveau provisoire, la construction du caveau familial de Myriam à Talpiot n'étant même pas encore décidée… Contre toute attente, ils décident entre eux de commencer le cérémonial de la Shiva, le cérémonial juif d'enterrement qui doit durer sept jours et auquel les suppliciés n'ont normalement pas droits. Douze rabbins se relaient pour porter la civière sur laquelle le corps de Yeshoua a été posé. Dans les us et coutumes juives de cette époque, aucune femme n'a le droit de toucher le corps d'un homme qui ne soit pas son époux. Or Myriam est en plein travail de méditation avec les Cercles Lumière chez Chuza.

Derrière la procession, il n'y a qu'un tout petit groupe de femmes dont moi, Marie, et quelques unes de mes amies. Arrivés dans un tombeau prêté par un ami de Yeshoua près du jardin de Gethsémani, les rabbins déposent le corps de Yeshoua au fond du caveau sur la grande pierre plate prévue pour l'embaumement. Avec beaucoup de soins et d'attentions, ils déposent le corps de Yeshoua sur un grand drap qui a été déroulé sur la pierre et rabattent le reste du tissu sur le corps de Yeshoua… Puis tous ensemble, ils récitent les prières rituelles avec une profonde dévotion. Puis, tous sortent du caveau et pour le fermer, une roue est poussée pour en bloquer l'accès.

Dehors, à la demande des prêtres, les gens se sont retirés et les derniers retournent chez eux… Hérode-Antipas a donné des directives pour que le caveau soit protégé des rôdeurs. Des soldats romains sont chargés de le surveiller pendant toute la journée du lendemain qui est le jour du sabbat.

Une fois le corps de Yeshoua au calme, la pluie cesse de tomber. Sur les pentes du Golgotha, malgré qu'ils aient été trempés, les gens n'ont pas froids… Les uns après les autres, ils se décident à retourner dans le centre de la ville où ils se regroupent en divers lieux où des feux sont allumés. La Paix et l'Amour ont tout envahies et le comportement de la majorité des personnes est en train de se modifier…

Cette nuit là, beaucoup de personnes choisissent de dormir sur les pentes du Golgotha… Malgré toute la pluie qui y est tombée, l'herbe est sèche et l'air est tiède, presque chaud… Une odeur particulière règne partout, l'odeur de milliers de fleurs qui sortent spontanément de terre de tous les côtés ce qui fait que les pentes du Golgotha sont envahies par des senteurs très agréables…

La journée de samedi, jour de sabbat pour les juifs, se passe dans le plus grand silence et le plus grand recueillement qui puisse se faire. D'habitude, des bagarres éclatent de tous les côtés obligeant les troupes romaines à intervenir très durement. Pour cette Pâque de l'an 37, rien ne se passe ainsi, chacun va prier dans une grande ferveur selon ses croyances et ses convictions.

Pendant ce temps, les douze Cercles Lumière continuent leurs travaux de Création d'une Énergie d'Amour qui doit aider à transcender toute la violence des hommes en Amour. Cachés chez Chuza, ils travailleront pendant tout le sabbat malgré les interdits religieux, jusqu'au dimanche matin dix heures. Ces Énergies doivent continuent à se répandre non seulement sur Jérusalem mais sur toute la Palestine et même bien plus loin, jusqu'en Égypte, en Mésopotamie et en Grèce également…

Fin du Livret 4/6



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